La modélisation informatique et le recours à la biotechnologie ont modifié la recherche sur les médicaments et les vaccins. De nouveaux acteurs ont été ainsi révélés par la crise au grand public comme Moderna ou BioNTech. La rivalité entre entreprises concerne également les États. L’échec de Sanofi est tout à la fois un problème industriel et de souveraineté économique. Pour le moment, les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie figurent parmi les seuls pays ayant été capables de mettre au point un vaccin contre la covid-19.
Mobilisation sans précédent de la communauté scientifique
Face à la pandémie, les gouvernements ont dégagé d’importants crédits pour épauler l’effort de recherche des laboratoires pharmaceutiques. Dès les premiers mois de l’épidémie, plus de 5 milliards de dollars ont été consacrés en urgence à la recherche et développement (R&D), liée au Covid-19. Aux États-Unis, les financements publics ont dépassé 3,5 milliards de dollars, contre 850 millions en Europe. Par ailleurs, les fondations à but philanthropique comme celle de Bill Gates ont affecté plus de 550 millions de dollars à la recherche sur le Covid-19, s’ajoutant aux crédits initialement prévus pour la lutte contre les épidémies.
La pandémie a donné lieu à une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique. On compte environ 75 000 publications scientifiques sur la Covid-19 entre janvier et novembre 2020. La très grande majorité des études ont été réalisées aux États-Unis qui devancent la Chine et le Royaume-Uni. Les études et les publications sont plus rapidement diffusées que dans le passé. Ce souci louable de transparence a comme risque une moindre qualité des analyses communiquées.
Les études sur la Covid-19 ont dépassé celles sur les autres pathologies. Plus des trois quarts de l’ensemble des publications sont en libre accès, contre moins de la moitié dans les autres domaines biomédicaux. Les scientifiques ont été touchés par les confinements qui ont réduit les contacts et les échanges.
Les États-Unis sont en tête tant pour les recherches sur les vaccins et les médicaments. La France est très en retrait pour les premiers mais se positionne en deuxième position pour les seconds avec notamment les recherches en cours de l’Institut Pasteur de Lille.
La montée en puissance des start-ups et des biotechs
L’épidémie a conduit de nombreuses entreprises à déployer des technologies numériques. Le secteur biopharmaceutique, souvent en partenariat avec des universitaires, a lancé des centaines d’essais cliniques sur des médicaments et des vaccins contre la Covid-19. Deux technologies émergentes, la biologie de synthèse et la robotique, ont été mises à contribution pour l’élaboration des vaccins.
La biologie de synthèse a pour objet de faire de la biotechnologie une discipline plus proche de l’ingénierie que de la biologie et plus résolument axée sur la production industrielle. La biofonderie permet de réduire les délais de l’idée d’origine au produit, et d’améliorer la fiabilité et la reproductibilité de la biofabrication. Les biofonderies recourent aux robots pour gagner du temps et de la précision. Les vaccins à ARN messager contre la Covid19, tels que ceux mis au point par les laboratoires Pfizer et Moderna, ont utilisé ces nouvelles techniques.
Si le recours à la haute technologie s’est intensifié, des initiatives ont été prises par des acteurs traditionnels pour répondre aux différentes pénuries que les pays ont connu depuis le mois de mars : respirateurs, masques, etc.
Une coopération internationale
L’élaboration des vaccins contre la Covid-19 associe plusieurs entreprises de nationalité différente. La coopération internationale apparaît de plus en plus nécessaire pour faire face aux épidémies ou à la question de la transition énergétique. La rapidité à laquelle les groupes de recherche et entreprises pharmaceutiques mettent au point des vaccins contre la Covid-19 est le fruit d’années d’investissements dans la recherche fondamentale. La publicité des travaux et les échanges entre les équipes de recherche sont des facteurs clefs. Les plateformes numériques d’échanges permettent aux chercheurs de gagner du temps. La collaboration entre les chercheurs chinois et américains, au-delà des problèmes géopolitiques a été depuis le mois de mars dernier très importante. La séquence du génome sars-cov-2 a été partagée entre la Chine et le reste du monde avant qu’il n’y ait des cas confirmés de covid-19 en dehors de Wuhan.
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