Les dirigeants européens ont écarté la perspective d’un nouveau report du Brexit à l’issue du sommet européen qui s’est achevé vendredi (21 juin), Donald Tusk, accusant le Royaume-Uni de gaspiller son délai de six mois, qui expire le 31 octobre.
« Je crains que vous (le Royaume-Uni) ne perdiez votre temps. Je ne suis pas satisfait de cela, mais je dois accepter la réalité politique », a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk, aux journalistes lors de la conférence de presse de clôture du sommet.
À l’origine, le sommet devait être l’occasion de discuter des progrès accomplis à mi-parcours du report de six mois obtenu par la Première ministre britannique sortante, Theresa May. En fin de compte, les dirigeants n’ont passé que dix minutes à discuter du Brexit, ont déclaré des sources à Euractiv.
« Sur le Brexit, il n’y a rien de nouveau, car nous le répétons à l’unanimité : il n’y aura pas de renégociation de l’accord de retrait », a ajouté Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.
Le 20 juin, les députés conservateurs britanniques ont voté pour Boris Johnson et Jeremy Hunt au deuxième tour du scrutin pour remplacer Theresa May au poste de Premier ministre. Boris Johnson est le grand favori mais le vainqueur sera annoncé le 22 juillet.
Tous deux ont promis de renégocier l’accord de retrait du Royaume-Uni ou de quitter l’UE sans accord le 31 octobre si les conditions ne s’amélioraient pas.
Mais les promesses des candidats conservateurs à la direction n’ont guère de poids parmi les dirigeants européens.
« Ce n’est pas parce que vous changez de dirigeant au Royaume-Uni que nous devons retarder les décisions », a déclaré vendredi le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel. « Non, il nous faut une raison. »
Il a ajouté que « la décision (de renégocier l’accord de retrait) ne se prend pas à Londres. »
Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a déclaré jeudi soir à la presse que les dirigeants européens étaient « très hostiles » à toute nouvelle prolongation du Brexit, ajoutant qu’elle ne serait envisagée que pour permettre la tenue d’une élection générale ou d’un second référendum.
La chancelière allemande Angela Merkel a toutefois adopté un ton un peu plus conciliant. « Nous reprendrons les consultations lorsqu’un nouveau Premier ministre aura pris ses fonctions au Royaume-Uni, mais nous avons réaffirmé que l’accord de retrait représentait notre point de vue », a-t-elle déclaré.
Alors que Boris Johnson et Jeremy Hunt s’opposent catégoriquement à un nouveau référendum sur l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE, les chances d’une élection générale anticipée augmentent rapidement.
Les députés britanniques se sont engagés à empêcher le gouvernement de faire sortir le Royaume-Uni de l’UE sans un accord, ce qui pourrait conduire le nouveau Premier ministre à perdre un vote de confiance et à être forcé d’organiser des élections dans les semaines suivant son entrée en fonction.
Face aux journalistes le vendredi 21 juin au matin, le Premier ministre bulgare Boyko Borissov avait abordé le sujet du Brexit, en se vantant d’avoir dit de longue date que le Brexit se ferait sans accord.
Commentant la déclaration de Boris Johnson selon laquelle le Royaume-Uni quitterait l’UE sans accord, mais avec une période de transition, il l’avait qualifiée d’« absurde ».
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