Le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu a remis en question la nécessité d’introduire des partenariats civils, affirmant que les citoyens LGBTQ jouissaient déjà de droits égaux, malgré une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg à l’encontre du pays pour non-protection des couples de même sexe.
Dans un entretien avec Hotnews, un partenaire d’Euractiv, Marcel Ciolacu a été invité à répondre à une question posée par une lectrice qui avait quitté la Roumanie et qui demandait pourquoi elle devrait retourner dans un pays où sa relation n’était pas légalement reconnue.
La Roumanie est le pays « le plus tolérant », a-t-il répondu, après avoir déclaré dans un premier temps qu’il ne comprenait pas tout à fait « la prémisse sous-jacente de la question ».
« J’ai des amis LGBT, dont certains sont venus chez moi avec leur partenaire du même sexe. Cela ne me pose aucun problème », a-t-il ajouté.
Lorsqu’on lui a dit que les couples de même sexe avaient besoin d’une protection juridique, il a mis en doute la nécessité d’une telle protection, faisant remarquer qu’il ne bénéficiait pas non plus d’une « protection supplémentaire ».
« Ne sommes-nous pas tous égaux ? N’entrons pas dans la discrimination positive. Je le répète : je n’ai pas de problème, je ne vous juge pas et vous ne me jugez pas. Vous êtes musulman, je suis orthodoxe. En Roumanie, les minorités religieuses et ethniques sont représentées au parlement, et nous sommes souvent cités en exemple pour notre inclusivité », a-t-il indiqué.
L’association MozaiQ, qui défend les droits des personnes LGBTQ, a condamné les propos de Marcel Ciolacu, estimant qu’ils révélaient « une grave méconnaissance des besoins des citoyens LGBTQ en Roumanie et de la manière dont l’État roumain viole leurs droits en refusant d’adopter des partenariats civils ».
L’association a rappelé au Premier ministre plusieurs droits dont les couples de même sexe sont privés, notamment le droit d’hériter, le droit de prendre des décisions médicales pour leur partenaire, le droit de bénéficier de la pension de leur partenaire s’ils leur survivent, et le droit de posséder des biens ensemble.
En mai 2023, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Roumanie pour ne pas avoir reconnu les couples homosexuels. Bien que le pays soit désormais tenu d’introduire un cadre juridique pour reconnaître les familles homoparentales, le gouvernement a retardé son action, invoquant le manque de préparation de la société et la forte opposition de l’Église orthodoxe roumaine.
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