Deux semaines seulement avant les élections européennes, La République en Marche d’Emmanuel Macron a publié son programme et tente maintenant de mobiliser les électeurs pro-européens, dont ceux de Berlin. Un article d’Euractiv Allemagne.
À Berlin, l’équipe allemande de LREM a présenté son programme pour la campagne des élections européennes, intitulée « Renaissance ». Une semaine plus tôt, le manifeste électoral d’Emmanuel Macron était publié dans les 23 langues officielles de l’UE à Paris. LREM a organisé des événements similaires dans les villes allemandes de Vienne, Francfort et Hambourg.
Avec sa présence internationale, la campagne de Macron n’est pas seulement dirigée vers les Français en France et à l’étranger, mais aussi vers d’autres citoyens européens. « Nous nous considérons comme un mouvement européen », a déclaré Isabelle Négrier, responsable de la campagne de LREM dans les zones germanophones.
Environ 150 000 citoyens français en âge de voter sont enregistrés en Allemagne et en Autriche, et n’ont pas les mêmes priorités que les Français qui vivent en France, explique-t-elle.
Comme l’a montré la consultation citoyenne organisée en 2017 sous le slogan « La Grande Marche », de nombreux citoyens français à l’étranger sont davantage préoccupés par l’environnement et le développement économique de l’UE. Contrairement à ce qu’il se passe en France métropolitaine, l’immigration n’est pas vraiment un sujet alors que l’éducation joue un rôle crucial.
Dès le départ, les représentants de LREM étaient avides de trouver des supporters en dehors de France. « Nous avons fait campagne dans les rues, les écoles françaises et dans les consulats », assure Isabelle Négrier. La liste de candidats LREM contient aussi des personnes ayant la double nationalité.
Armée européenne et transition énergétique
Dans une lettre aux « citoyens d’Europe », publiée en même temps que le programme électoral de LREM, Emmanuel Macron appelle à une plus grande unité et solidarité entre les États membres de l’UE.
L’UE se trouve dans un contexte historique important, notamment avec la hausse du populisme et le chaos du Brexit. Le président français appelle donc à un plus grand engagement des membres de l’espace Schengen. Ensemble, ils devraient prendre la responsabilité de garantir la protection des frontières, qui devrait être gérée par une police commune aux frontières et l’office européen d’asile.
Nombre des propositions du président français ne sont pas nouvelles, dont son appel pour une armée européenne, un Conseil européen pour la sécurité intérieure et une hausse des dépenses militaires. Le programme mentionne d’autres idées comme un salaire minimum européen, une agence pour protéger les démocraties européennes et un programme Erasmus disponible pour tous les jeunes Européens.
Pour protéger l’économie européenne, LREM propose de sanctionner les entreprises étrangères qui sapent les intérêts stratégiques ou contournent les règles liées à l’environnement, la protection des données et les taxes.
Le programme de LREM est assez ambitieux sur la protection du climat. Selon Emmanuel Macron, l’UE devrait lever environ 1 000 milliards d’euros pour la transition énergétique d’ici à 2024.
Ce projet à la fois public et privé soutiendrait le développement des énergies renouvelables, la transformation de la mobilité, le secteur du bâtiment et les changements structurels. Selon le programme, une banque européenne pour le climat couvrirait le financement de la transition écologique.
Le Pen au coude à coude avec Macron
Deux semaines avant les élections européennes, LREM a rendu publiques ses futures affiliations au nouveau Parlement. Huit partis européens se regroupent sous la bannière « Renaissance », dont la plupart appartiennent à l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE).
En plus du Parti libéral-démocrate allemand (FDP), le parti espagnol de centre droit Ciudadanos, le parti néerlandais D66, le parti centriste hongrois Momentum, le libéral belge MR, le libéral autrichien Neos et le parti du Premier ministre néerlandais Mark Rutte, VDD, s’allient à LREM.
Le 11 mai, les représentants de ces partis se sont rencontrés à Strasbourg et espèrent former une alliance d’au moins 100 eurodéputés.
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