Le Pape François est mort ! Comment les catholiques se préparent au deuil et à l’élection de son remplaçant

Le Pape François est mort ! Comment les catholiques se préparent au deuil et à l’élection de son remplaçant

Le monde catholique est en deuil. Au lendemain de son apparition pour le dimanche de Pâques, le pape François est mort en ce lundi pascal à l’âge de 88 ans. Depuis le 14 février 2025, le chef de l’Église était affecté par une pneumonie qui touchait ses deux poumons. Que va-t-il se passer ? Quel protocole ?

L’annonce du décès

Il existe tout un cérémonial ancien pour confirmer le décès du souverain pontife. Le camerlingue, plus haut dignitaire du Vatican, doit tenter de le réveiller une dernière fois dans sa chapelle privée. Si le pape ne répond pas, le camerlingue informe le Collège des cardinaux puis fait une annonce au monde entier via un communiqué officiel. Ce rôle traditionnel est dévolu au cardinal Kevin Farrell. S’il s’agit aujourd’hui d’une mission symbolique dans la mesure où les médecins auront préalablement constaté le décès, le protocole a été suivi ce 21 avril.

Le Pape François le 20 avril lors des cérémonies pour les Pâques 2025 ©AFP
Le Pape François le 20 avril lors des cérémonies pour les Pâques 2025 ©AFP

La période de deuil

Le décès du pape entraîne une période de neuf jours de deuil, aussi appelés « novemdiales » ou « novendiale » ou « neuf jours saints ». Cette tradition est perpétuée depuis la Rome antique. Après avoir été béni, le corps du pape est exposé dans la basilique Saint-Pierre où des centaines de milliers de personnes viennent lui rendre hommage.

Autrefois, le corps du pape était exposé sur une plateforme appelée catafalque. Le pape François a simplifié cette tradition en demandant à être placé dans un simple cercueil ouvert. Autre tradition qui n’a pas perduré : les papes étaient souvent embaumés ou certains de leurs organes étaient retirés avant leur enterrement. Ainsi, comme le précise le magazine Politico Europe, une église proche de la fontaine de Trevi à Rome conserve dans des urnes en marbre les cœurs d’une vingtaine de papes.

Au niveau du Vatican, la période du « siège vacant » ou « sede vacante » est ouverte. Le pouvoir est transmis au Collège des cardinaux jusqu’à la nomination d’un nouveau pape.

Les funérailles

Comme le résume Slate, près de 100 papes ont été enterrés dans les grottes du Vatican, situés dans les cryptes sous la basilique Saint-Pierre. C’est le cas de Benoît XVI, décédé en décembre 2022.

Au cours d’une interview donnée en décembre 2023, le pape François avait déclaré vouloir reposer à la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome. C’est l’une de ses églises favorites et aussi l’une des plus visitées de la capitale italienne. Très attaché à la simplicité, le pape François a également décidé d’être enterré dans un seul cercueil. En effet, en principe, les papes sont mis en terre dans trois cercueils imbriqués l’un dans l’autre. Le premier est fait en bois de cyprès, le second en zinc et le troisième en orme. Celui qu’a choisi le pape François sera fait de bois et de zinc.

Lors de ses funérailles, Benoît XVI avait été enterré avec des pièces de monnaie frappées sous son règne, ainsi qu’un tube de métal contenant un rouleau de papier appelé « rogito ». Ce document de 1000 mots raconte la vie et le règne du pape.

Le Pape François le 20 avril lors des cérémonies pour les Pâques 2025
Le Pape François le 20 avril lors des cérémonies pour les Pâques 2025 ©AFP

L’élection d’un nouveau pape

Si vous avez vu le film « Conclave », sorti en décembre 2024 et qui récolte actuellement de nombreux prix, vous savez de quoi il retourne. L’élection du nouveau pape se déroule en conclave. Autrement dit, deux à trois semaines après les funérailles, 120 cardinaux sont enfermés dans la chapelle Sixtine. Coupés du monde, ils votent à bulletin secret et ne sortent qu’une fois qu’un candidat a obtenu la majorité des deux tiers.

Après chaque tour, si aucun candidat ne se détache, les bulletins sont brûlés et les votes reprennent. Il peut y avoir jusqu’à quatre tours de vote dans une même journée. La fumée qui s’échappe de la cheminée est le moyen de communiquer le résultat du vote à l’extérieur. Si elle est noire, aucun pape n’est désigné. Si elle est blanche, un nouveau pontife est élu. Une fois le pape élu, le Collège des cardinaux proclame la célèbre locution latine « Habemus papam » – qui signifie « Nous avons un pape » – depuis le haut de l’estrade de la basilique Saint-Pierre. Le pape élu choisit un nom, souvent celui d’un saint ou d’un prédécesseur, revêt sa soutane blanche, puis apparaît sur le balcon pour son premier discours.

Qui sera le prochain pape ?

S’il y a eu 16 papes français, aucun ne fut élu depuis 1378. Alors près de 700 ans après Grégoire XI, verra-t-on un de nos compatriotes accéder au trône de St Pierre ?

Car le successeur du pape François pourrait être difficile à nommer lors du prochain conclave. Le souverain pontife n’a que très peu réuni le collège des cardinaux depuis son arrivée au Saint-Siège, conséquences : les prélats chargés d’élire celui qui succédera au pape à sa mort se connaissent peu et pourraient avoir du mal à se mettre d’accord sur un nom. Il y aurait cependant, selon Le Figaro, une liste d’éventuels successeurs dans laquelle figureraient plusieurs cardinaux. Trois d’entre eux seraient en pole position.

Un nom revient avec insistance : celui du cardinal italien Pietro Parolin, le secrétaire d’Etat et numéro 2 du Saint-Siège. L’homme est reconnu pour sa maîtrise des dossiers et sa diplomatie après avoir pondéré certaines positions du pape François. Il serait concurrencé par Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne et par le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa. Néanmoins, aucun de ces trois favoris ne serait à l’heure actuelle vraiment mieux placé que les autres. Le premier étant estimé trop « effacé », le second trop proche du mouvement Sant Egidio, une association de fidèles catholiques, alors que le dernier, âgé de 58 ans, est jugé trop jeune.

Hormis ces trois Italiens, d’autres Européens seraient sur la liste des successeurs potentiels au souverain pontife. En Hongrie, c’est le cardinal Peter Erdo qui se fait connaître mais certains le jugent « peu charismatique ». Face à lui, en Suède, le cardinal Anders Arborelius pourrait créer la surprise.

Jean-Marc Aveline

Dans la liste se placent aussi des cardinaux espagnols, portugais mais également asiatiques. L’un des noms cités pour succéder au pape François est celui d’un Français : il s’agit de l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline. Le religieux n’est mentionné qu’à la « treizième » position, mais il s’est fait remarquer par le Vatican, pour de bonnes raisons, lors de la visite estivale du pape dans la cité phocéenne en septembre 2023.

Monseigneur Jean-Marc Aveline ©AFP
Monseigneur Jean-Marc Aveline ©AFP

Âgé de 65 ans et doctorant en théologie, Jean-Marc Aveline a fondé l’Institut de science et théologie des religions de Marseille. Il a été nommé en 2013 évêque titulaire puis en 2019, archevêque de Marseille par le pape François. Il partagerait les idées de ce dernier sur la politique de tolérance au sujet des migrants et sa vision d’une Eglise moins européano-centrée. Son point faible serait qu’il ne parle pas italien.

Dans tous les cas, et quel que soit le nouveau chef de l’Église Catholique Romaine Universelle, les bookmakers protestants du Royaume-Uni seront gagnants, les paris y sont déjà ouverts et accessibles à tous en ligne.

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