Les entreprises européennes ne pourront participer aux « appels d’offres internationaux » au Panama si l’Union européenne (UE) ne retire pas ce pays de sa liste des paradis fiscaux, a averti mardi 22 octobre le président panaméen José Raul Mulino, en visite en France.
« Nous ne sommes pas un paradis fiscal », a indiqué José Raul Mulino à trois médias, dont l’AFP.
« Si nous restons sur la liste [des paradis fiscaux], elles [les entreprises européennes] ne pourront pas participer […]. Le Panama n’autorisera aucun pays qui nous maintient sur la liste à participer aux projets ou aux appels d’offres internationaux que nous aurons à partir de l’année prochaine », a-t-il encore insisté.
Cette mise en garde de José Raul Mulino intervient à un moment où un projet de construction d’une ligne de chemin de 400 km, d’un budget de 4,1 milliards de dollars, est à l’étude entre la capitale Panama et la province de Chiriqui, à la frontière du Costa Rica.
Soutien de la France pour un retrait rapide
Le président panaméen s’exprimait à Paris après une rencontre fructueuse la veille avec le président français Emmanuel Macron.
La France « appuiera » le Panama en vue d’une « sortie rapide » de cette liste, selon un communiqué commun des deux pays diffusé lundi 21 octobre.
Ces dernières années, le Panama a procédé à des réformes juridiques, comme la criminalisation de l’évasion fiscale, qui lui ont permis en 2023 de quitter la « liste grise » du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (Gafi), dont le siège est à Paris.
Toutefois, le Conseil de l’UE, l’organe qui réunit les États membres de l’Union européenne, a décidé le 8 octobre de maintenir ce pays sur sa liste noire, au même titre que les Fidji, Guam, Palau, la Russie ou encore Trinité-et-Tobago.
« Le Panama est l’autre frontière des États-Unis. Ce n’est plus le Texas, c’est le Panama, dans la région de Lajas Blancas [dans la province] du Darién », frontalière de la Colombie, a par ailleurs déclaré José Raul Mulino.
« C’est un problème américain. Ces personnes ne restent pas au Panama, elles aspirent à se rendre aux États-Unis », a-t-il poursuivi.
Depuis qu’il a pris ses fonctions, le Panama a expulsé des migrants colombiens, équatoriens et indiens sur des vols financés par Washington dans le cadre d’un accord bilatéral.
« Nous avons déjà atteint 20 vols de rapatriement en trois mois, en essayant de décourager les gens d’utiliser cet itinéraire », s’est félicité le président panaméen, qui a affirmé être « en pourparlers » avec la Chine pour rapatrier les migrants chinois, qui sont déjà plus de 12 000 en 2024.
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