Plus de 4000 Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) sont actuellement en mission. Une mission bénévole au service de la République ? Leur mission consiste principalement à conseiller l’État français dans sa politique du commerce extérieur. Ils évaluent et analysent la concurrence sur les marchés extérieurs, les évolutions économiques et commerciales dans les différents pays et dans les différents secteurs où ils opèrent. Ils communiquent à l’État leurs conclusions et recommandations, par le canal des services économiques des ambassades ou, directement, en France.
Sous le haut patronage du président de la République, 1000 d’entre-eux issus d’une centaine de pays différents se sont réunis les 19 et 20 octobre à Nice. La manisfestation a été ryhtmée par des interventions « 5 étoiles » avec Roland Lescure, le ministre de l’Industrie et ancien député des Français d’Amérique du Nord, Olivier Becht, le ministre délégué auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger, Christian Estrosi, le président de Nice Métropole, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, Maurice Lévy, le président de Publicis, mais aussi des intellectuels comme Julia de Funès, philosophe et conférencière.
Team France Export
La politique du commerce extérieur de la France est aujourd’hui un sujet essentiel. On se rappelle de la demande d’Emmanuel Macron qui est 2018, à la création de Team France Export, indiquait viser une augmentation de 50% des entreprises françaises exportatrices. Naturellement, les Conseillers du commerce extérieur de la France ont trouvé leur place dans ce dispositif. 450 d’entre-eux sont même directement incorporés dans le dispositif relayé en métropole.
Ils assistent ainsi bénévolement les entreprises dans leurs projets de développement à l’international. Mais pas uniquement, ils sont aussi, à travers les chambres de commerce et d’industrie (CCI) ou en direct, à la disposition des entrepreneurs français qui ont créé des entreprises dans d’autres pays et qui veulent distribuer des produits fabriqués en France ou issus du savoir de l’hexagone.
Aussi, Olivier Becht prépare la création d’une nouvelle signalétique pour indiquer que l’entreprise, de droit étranger, a été fondée par un Français et/ou applique un savoir-faire acquis dans l’hexagone, les Conseillers du commerce extérieur en seront sûrement les vigies et auront un rôle majeur quant à la sélection des futurs lauréats.
Un succès qui se fait attendre
Avec près de 4500 Conseillers du commerce extérieur déployés dans un réseau construit au fil des années depuis 1896, on s’attendrait à ce que la France caracole à l’international. Mais on le sait, ce n’est pas le cas, le déficit de la balance commercial a même atteint un record en 2021 à 84,7 milliards d’euros. Mais ce n’est pas une fatalité. Il faut rappeler à ce sujet qu’entre 1992 et 2002 le commerce extérieur de la France était excédentaire.
C’est donc la situation actuelle qu’a essayé de comprendre la Cour des comptes à travers un rapport sur les dispositifs de soutien à l’exportation qu’elle a publié cette année. Selon les juges, la stratégie « Team France Export » (TFE) permet une meilleure coordination entre les principaux acteurs de cette politique, Business France, les Conseillers du commerce extérieur de la France et les CCI. Néanmoins, la cour a tenu à souligner que « les acteurs publics apparaissent encore trop souvent en concurrence (…). C’est par exemple le cas de Bpifrance, qui coordonne peu son action avec les autres acteurs publics.«
Ainsi, seules 27% des entreprises bénéficiaires des différents dispositifs estiment avoir constaté une facilitation dans leur développement à l’international. La Cour regrette, aussi, que les Conseillers du commerce extérieur de la France ne soient pas intégrés dans une stratégie commune. Et ce ne sont pas les seuls, chaque acteur agissant comme concurrent plutôt qu’en partenaire !
Un mondial pour quoi faire ?
C’est dans ce climat que 1000 Conseillers du commerce extérieur de la France se sont donc réunis à à Monaco et à Nice du 19 au 21 octobre.
Les débats ont porté sur des sujets qui concernent directement les entreprises : l’innovation, la transition écologique, la dépendance aux matières premières dans un climat géopolitique mondial pour le moins tendu, la responsabilité des entreprises et des entrepreneurs, et le défi du numérique.
Mais alors que la Cour des comptes a demandé de mieux intégrer les Conseillers du commerce extérieur, les CCI et Bpifrance dans Team France Export, notamment via la plateforme numérique One Team, aucun représentant de la BpiFrance n’était présent, alors que les représentants de la Team France export eux l’étaient. On le constate, l’ouverture du Conseil National des Conseillers du Commerce Extérieur de la France vers ses partenaires naturels que sont UBIFRANCE, les chambres de commerce, la Coface, Oséo, les régions, etc., doit encore faire l’objet d’efforts complémentaires.
Actuellement, les conseillers du commerce extérieur sont en lien constant avec les services économiques des ambassades et fournissent l’essentiel des analyses économiques des postes diplomatiques, mais ne peut-on pas ouvrir ce dispositif de communication à tous les acteurs du Commerce extérieur ?
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