Le Forum Mondial des Alumni (FOMA) réunira des centaines d’anciens élèves des lycées français du monde.

Le Forum Mondial des Alumni (FOMA) réunira des centaines d’anciens élèves des lycées français du monde.

Ils sont venus ils sont tous là. Comme dans la chanson ce seront plusieurs centaines d’anciens élèves des Lycées français du monde qui se réuniront pendant trois jours à Bruxelles, du vendredi 24 au dimanche 26 Mai pour des retrouvailles qu’on imagine chaleureuses et autour d’un programme de travail fourni.

La table ronde organisée au lycée Jean Monnet le samedi aura ainsi pour titre « faire réseau pour relever les défis de demain » et ce sont 46 nations qui seront représentées à travers la présence d’anciens et de personnalités et d’acteurs éducatifs politiques ou artistiques de premier plan.

Le réservoir humain et le gisement de talents représenté par les 20 000 bacheliers qui chaque année quittent les lycées français du réseau AEFE pour des destinées universitaires supérieures est considérable. Si les anglo-saxons cultivent à l’envie depuis longtemps cette tradition des anciens, qui se réunissent pour des moments nostalgiques mais constituent surtout un redoutable réseau d’influence, la France a été au départ plus poussive à agréger ces réseaux pour en faire des lieux d’échanges d’informations mais aussi  des moments de solidarités professionnelles ou de partage des ressources. Depuis 2010 et la fondation de l’association des Anciens une étape importante a été franchie en terme de structuration.

Et l’exercice des forums est désormais bien rodé, l’édition de cette année s’annonçant prometteuse par le nombre de nations représentées et le rayonnement de cet évènement adossé au lycée français de Bruxelles.

Nous avons rencontré Ahmed Mernissi, président de l’Association des Anciens des lycées français du monde pour évoquer les défis représentés par cette démarche de réseau désormais bien installée.

Ahmed Mernissi

Ahmed Mernissi, pouvez-vous vous présenter en tant qu’ancien élève du réseau AEFE et actuel président de l’association des Anciens des lycées français du monde (Union-ALFM) ?

A.M : Je suis un ancien du lycée Lyautey de Casablanca qui avec ses 8600 élèves est le plus grand établissement du réseau des lycées français du monde. Ce qui m’a profondément marqué dans cette éducation à la française, c’est le savoir vivre ensemble. On nous a appris à vivre ensemble, tout simplement. C’est une notion très large. Qui n’est pas liée à une religion, à la couleur de peau, c’est une question d’inclusivité. C’est cette richesse éducative et culturelle que nous avons en nous qui nous permet de nous adapter à toutes les situations. Merci à  nos parents, merci à ce système éducatif qui a fait de nous des personnes équilibrées. Dans notre sein il y a des Nobel, des Goncourt, de grands professeurs, des universitaires. Notre système n’a rien à envier aux grands lycées parisiens. C’est vraiment formidable. Plusieurs DRH de grands groupes sont des anciens des lycées français du monde, ou proche d’anciens des lycées français du monde. La mobilité chez ces enfants est innée, car à 17 18 ans ils ont leurs bacs en poche et une grande partie d’entre eux vient étudier en France. Sur les 20000 vous avez 10 000 mentions bien et très bien. C’est un vivier incroyable.

L’AEFE a aidé à structurer ce réseau qui a encore un potentiel de développement. Voyez-vous des défis encore à relever ?

Là où le bas blesse vraiment à mes yeux c’est que sur les 20000 bacheliers 10 000 seulement viennent en France étudier. La question des frais d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers a pu surprendre et envoyer un mauvais signal.   Il y a aussi le parcours du combattant pour avoir des titres de séjour, aujourd’hui il n’y a plus de contact vraiment humain lors de l’accueil de ces étudiant. Ce n’est vraiment pas constructif pour la politique de la France dans le monde. La France a beaucoup à gagner à aider ces élèves francophones et très bien formés. Peut-être doit-on réfléchir à une maison des Alumni à Paris pour palier à ces problèmes.

Pouvez-vous évoquer le fonctionnement actuel de l’association ?

J’ai été vice-président de cette association avant d’en prendre la présidence. En 2010 lors de la fondation nous voulions en faire une grande association et la faire grossir ; On a jamais eu vraiment les moyens pour que l’association devienne autonome. On est domicilié à l’AEFE. On a un alternant qui travaille avec nous. C’est modeste. Mais  nous avons 9000 inscrits sur la plateforme, représentant 139 pays. On a un réseau d’Ambassadeurs qu’on a créé de toute pièce. Un conseil d’administration de douze membres de 11 nationalités différentes.  Fier d’avoir un bureau paritaire. Les plus jeunes ont une vingtaine d’années jusqu’à 70 ans pour le plus ancien.

Comment coexistent ces générations d’anciens ?

Les plus jeunes sont à fond dans le réseautage et aident beaucoup. Les plus de 60 ans sont également aidants. Les générations intermédiaires ont parfois moins de temps à accorder à l’association. Ils sont actifs et absorbés par leurs activités professionnelles.

Il nous manque un ou deux salariés pour faire de l’association un total outil d’influence et pour nous développer davantage. 

Qu’attendez vous du FOMA qui s’ouvre bientôt à Bruxelles ?

Ce FOMA a vocation à être un lieu de recrutement. Le premier FOMA a été Casablanca, puis il y a eu Vienne, Lisbonne, Tunis et enfin Bruxelles. Je me suis interrogé sur la dimension économique de ce forum. Car les frais de participation sont tout de même de deux cent euros. Pour beaucoup de monde ce tarif est trop élevé, avec l’hôtel et le déplacement cela fait vraiment cher. Il est regrettable que les frais de participation ne soient pas sponsorisés. Ce FOMA sera une formidable vitrine de notre réseau et j’espère que pour les prochaines éditions ont ira encore plus loin en terme d’investissement et de sponsoring.

Auteur/Autrice

  • Boris Faure est l'ex 1er Secrétaire de la fédération des expatriés du Parti socialiste, mais c'est surtout un expert de la culture française à l'étranger. Il travaille depuis 20 ans dans le réseau des Instituts Français, et a été secrétaire général de celui de l'île Maurice, avant de travailler auprès des Instituts de Pologne et d'Ukraine. Il a été la plume d'une ministre de la Francophonie. Aujourd'hui, il collabore avec Sud Radio et Lesfrancais.press, tout en étant auteur et représentant syndical dans le réseau des Lycées français à l'étranger.

    Voir toutes les publications
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire