Le Festival de la Mer : "Sauvons la Méditerranée"

Le Festival de la Mer : "Sauvons la Méditerranée"

Le Festival de la Mer, gratuit et ouvert à tous, a réuni à Ajaccio, du 1er au 3 juin 2023, des associations, des fondations, des entreprises, des institutionnels, des étudiants et des scientifiques qui œuvrent pour une cause prioritaire : protéger l’écosystème de la mer Méditerranée. Organisé par Laurent Dominati, ancien ambassadeur de France, ancien député de Paris et président de la société éditrice de votre site, lesfrancais.press, l’événement fut l’occasion pour nous de vous demander quelles sont les idées que les Français de l’étranger ont pu voir mises en application dans leur pays de résidence.

Vous avez été près de 10 000 à répondre à notre questionnaire, preuve que la défense de notre patrimoine maritime est au coeur des préoccupations de tous les Français. Plus de 350 idées ont été déposées en fin de formulaire. Nous en avons tiré deux axes : l’action citoyenne et l’action politico-économique. Mais avant de se pencher sur ces points, faisons le bilan de cette deuxième édition du Festival de la mer.

Pédagogie et mobilisation

Cette année, le Festival de la Mer a invité les enfants à la projection du film « Méditerranée, l’odyssée pour la vie » et leur a donné rendez-vous pour des rencontres et visites privilégiées sur le village Méditerranée – Vita Marina où leur furent proposés des ateliers ludiques et pédagogiques, mais aussi une exposition de photographies de l’artiste et plongeur Pierre-Jean Beaux.

Le film fut également projeté sur le port Tino Rossi pendant la fête des pêcheurs, jeudi 01 juin, tout comme le magazine Mediterraneo, dont les plus belles images sur la mer Méditerranée ont enchanté les spectateurs nombreux sur les quais. Le Festival de la Mer a aussi invité tous les volontaires à se joindre à l’association Corsica Clean Nature pour un grand nettoyage de la plage du Ricanto tout en assistant au même moment au défi pour la Méditerranée du club d’aviron Kallisté.

Enfin, vendredi 02 juin, pour connaître l’état de la Méditerranée et les innovations proposées, le Festival a consacré la journée à des tables rondes et des rencontres avec des spécialistes.

Blue Odyssey Corsica

Pour finir ce samedi, le Festival de la Mer a accueilli le départ de la mission scientifique Blue Odyssey Corsica. La Blue Odyssey Initiative est une association française basée à Marseille et créée en 2022, qui prône une approche innovante et réaliste de la défense de l’environnement marin. Plus précisément, elle veut comprendre les littoraux sous-marins de petite profondeur, et proposer des solutions concrètes face à la pollution et à la destruction de la biodiversité. Pour cela, elle met en œuvre des expéditions en utilisant le Platypus, un bateau révolutionnaire semi-submersible, qui possède une grande capacité d’emport aussi bien de passagers que de matériel scientifique.

L’expédition dédiée à la Méditerranée, qui fera le tour de l’île du 03 au 29 juin, participe à la construction de Baromed. Cet outil sera amené à devenir le baromètre de la santé de la mer Méditerranée à travers différents critères scientifiques afin de juger de la qualité de l’eau.

Baromed

Ainsi Baromed est un baromètre qui dresse un état des lieux de la pollution du littoral. Il s’appuie aussi sur une étude des fonds marins corses commandée par le fonds HLD pour la Méditerranée et l’agence de l’eau. Il s’agit d’une base de données importante sur la Corse et la pollution plastique en Méditerranée qui a commencé à être compilée grâce à l’action d’associations comme Mare Corsica, EKKOCEAN, l’agence de l’eau ou encore l’Office de l’environnement de la Corse.

Le Baromed rassemble l’essentiel des données existantes. L’objectif final étant de se rendre compte de l’état global des fonds marins, notamment la pollution par macrodéchets, mais également de l’état de la biodiversité. L’idée est aussi de mettre en avant les solutions existantes et à venir pour protéger la Méditerranée en réfléchissant à des techniques, une réglementation efficace et des moyens de sensibilisation. 

Les Français de l’étranger au chevet des océans

Si parmi les expatriés, ils ne sont que 38% à vivre au bord d’une mer ou d’un océan, ils sont 53% à être informés des différentes initiatives prises à travers le monde pour sauvegarder notre première ressource. Pas de miracle, pour 70% d’entre-eux les techniques dont ils ont la connaissance sont déjà employées en France, pour autant les expatriés ne manquent pas d’idées. Leur pays de résidence influe souvent sur la méthodologie qu’ils désireraient voir appliquée sur nos côtes.

Ainsi pour ceux qui vivent en Asie, en particulier à Singapour ou en Chine, la solution ne peut venir que par un renforcement des sanctions contre les pollueurs, qu’ils soient des industriels, des transporteurs mais aussi des citoyens.

« Verbaliser davantage et plus fort les pollueurs particuliers (plaisanciers, baigneurs…) pour en faire des exemples. Ce qu’on pourrait appeler la « Méthode (de) Singapour » !!! « 

Un Français résidant à Singapour

Pour d’autres, ceux qui résident autour du bassin méditerranéen, le principal obstacle à une action pérenne pour la mer, c’est l’absence de concertation entre les Etats qui partagent son rivage.

« Que les deux rives adoptent les mêmes mesures de protection… »

Une Française résidante en Israël

Parmi ce groupe d’expatriés, certains s’étonnent que les pays du Maghreb ont réellement banni les sacs plastiques du quotidien alors qu’en Europe ces derniers sont encore largement utilisés.

« Quand on pense que les vendeurs marocains proposent des sacs recyclables au marché alors que les Européens sont encore aux sacs plastiques, c’est une hérésie ! « 

Une Française résidante au Maroc

Car pour tous, et ce quel que soit le pays de résidence, l’ennemi numéro 1 c’est le plastique. Ainsi, dans notre consultation, vous proposez que soit revues la politique de production comme celle de recyclage. Mais aussi, les Français de l’étranger sont consternés quant au manque de communication en France. Qui connait les associations de ramassage ? Qui connait les dates des journées d’actions sur les plages ? Pour les expatriés, une meilleure médiatisation et diffusion de ces dispositifs permettrait à chacun de prendre sa part de responsabilité.

Mais d’autres doivent prendre aussi leurs responsabilités, et ça les Français résidant hors de France l’ont bien compris. Ils ont dans notre consultation dénoncé les aberrations que sont les bateaux géants de croisière comme la multiplication des embarcations à usage personnel, l’utilisation massive du plastique par les industriels, la mauvaise gestion des rejets des eaux usées dans les mers et océans, etc.

Le chemin est encore long pour arriver à déployer une réelle politique de protection des mers et océans, mais acteurs professionnels comme citoyens aux 4 coins de la planète semblent être prêts à relever le défi. Rendez-vous en 2024 à Ajaccio pour faire le point sur les avancées.

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