L’attaque iranienne contre Israël samedi (13 avril), à la suite du bombardement de l’ambassade iranienne en Syrie le 1er avril, ne doit en aucun cas conduire à un conflit régional, alerte le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères Josep Borrell, qui pourrait faire oublier la crise humanitaire majeure qui frappe aujourd’hui les Palestiniens à Gaza.
Lors d’une interview accordée dimanche (14 avril) à la chaîne de télévision espagnole Antena 3, M. Borrell a confirmé que l’Union européenne et le G7 travaillaient sans relâche pour convaincre Israël de ne pas riposter à l’attaque iranienne – au risque de créer un conflit régional sans précédent au Proche-Orient.
L’Occident doit à tout prix éviter une escalade régionale, a souligné le haut diplomate : « La réponse [d’Israël] ne doit pas produire une autre réponse et conduire à un conflit régional qui nous ferait oublier la guerre à Gaza ».
M. Borrell a évoqué la famine qui sévit à Gaza : des milliers d’enfants risquent de mourir de malnutrition, selon l’ONU, tandis que 1,8 million de Gazaouis ont vu leurs maisons détruites, et ne vivent que d’aide humanitaire.
« Nos efforts doivent se concentrer sur la fin de la guerre à Gaza et sur l’aide à apporter aux personnes qui paient les conséquences (de la guerre). Et pour cela, nous ne pouvons pas laisser la guerre s’étendre et impliquer le Liban, la Syrie, l’Iran, le Yémen […] », a ajouté le chef de la diplomatie européenne.
Après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a tué plus d’un millier de personnes, notamment des civils, Israël a pilonné la bande de Gaza, tuant près de 34 000 personnes, en premier chef des civils et des enfants, selon les chiffres du Hamas.
En ce qui concerne l’invasion russe en Ukraine, Josep Borrell a annoncé qu’un conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE se réunirait bientôt au Luxembourg pour accélérer le renforcement des capacités de défense antiaérienne de Kiev.
L’Ukraine subit des bombardements sélectifs et l’ensemble de son système électrique est détruit « pour la laisser dans l’obscurité », a insisté le chef de la diplomatie de l’UE.
« Et cela ne peut être évité qu’avec une lueur de paix, qui n’existe pas », a-t-il ajouté.