Le chômage au plus bas en Europe depuis 2008

Le chômage au plus bas en Europe depuis 2008

Dans la zone euro (ZE19), le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 7,7 % en mars quand il s’élevait à 8,5 % un an auparavant. Il s’agit du plus faible taux enregistré dans la zone euro depuis septembre 2008. Au sein de l’Union Européenne, le taux de chômage s’est établi à 6,4 % en mars, en baisse par rapport au taux de 7,0 % de mars 2018.

1.9% en Tchéquie

Il s’agit du plus faible taux enregistré dans (répétition) l’Union depuis le début de la série mensuelle sur le chômage en janvier 2000. Douze États sur les vingt-huit de l’Union européenne ont un taux de chômage inférieur à 5 %. Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles en mars figurent la République tchèque (1,9 %), en Allemagne (3,2 %) et les Pays-Bas (3,3 %). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été relevés en Grèce (18,5 % en janvier 2019), en Espagne (14,0 %) et en Italie (10,2 %). Au sein des États membres de l’Union européenne, il y a un rapport de 1 à 10 entre le taux le plus faible et le plus élevé.

Les écarts sont encore plus marqués entre les régions. Les taux les plus faibles ont été enregistrés dans les régions de Prague (1,3 %) et Sud Ouest (1,5 %) en Tchéquie ainsi qu’en Moyenne-Franconie (1,8 %). À l’autre extrémité de l’échelle, les taux de chômage les plus élevés ont été relevés à Mayotte (35,1 %) à Ceuta (29,0 %), une ville autonome espagnole et dans la région de Macédoine occidentale (27,0 %) en Grèce.

L’outre mer en crise

Parmi les dix régions ayant le plus fort taux de chômage, quatre sont espagnoles, trois sont françaises et trois sont grecques. Avec des taux supérieurs à 20 %, les régions d’outre-mer françaises sont confrontées à un problème structurel de chômage de masse qui, à plus ou moins court terme, pourrait déboucher sur une crise sociale de grande ampleur. Ces régions dépendent massivement des prestations sociales, ce qui conduit la population à demander leur revalorisation, rendant le retour sur le marché du travail de plus en plus difficile. La situation est d’autant plus préoccupante que le taux de chômage des jeunes atteint des niveaux extrêmement élevés. Ainsi, à Mayotte le taux de chômage des moins de 25 ans est de 61 %, celui de la Guadeloupe est supérieur à 55 % quand la moyenne européenne est de 15,2 %.

Les plus faibles taux de chômage des jeunes ont été relevés notamment dans la région Haute-Bavière (4,0 %) en Allemagne et Sud- Ouest(4,1 %) en Tchéquie ainsi que dans les deux régions allemandes Stuttgart et Weser-Ems(4,3% chacune). Hormis les deux régions françaises précédemment citées, le chômage des jeunes des moins de 25 ans est le plus élevé dans les régions de Melilla (66,1 %) et de Ceuta (62,4 %) en Espagne. Autre sujet d’inquiétude dans les régions d’outre mer française, le chômage de longue durée est la règle. Près de 82 % des demandeurs d’emploi le sont depuis plus d’un an à Mayotte. C’est également le cas pour 71 % des chômeurs guadeloupéens.

En moyenne, dans les régions européennes, le chômage de longue durée concerne 43 % des demandeurs d’emploi. Les plus faibles proportions de chômage de longue durée ont été enregistrées dans la région de Gloucestershire, Wiltshire et Région de Bristol/Bath au Royaume-Uni (12,1 %), dans la macro-région méridionale Silésie en Pologne et dans la région suédoise Norrland supérieur (12,5 % chacune). L’acuité de la question du développement économique des régions d’outre-mer françaises qui rassemblent plus de 2,1 millions d’habitants ne pourra que s’accroître dans les prochaines années. Pour le moment leur appartenance à l’Union européenne et l’harmonisation des prestations avec la métropole garantissent une égalité relative de traitement mais n’a pas permis l’émergence d’une croissance équilibrée et pérenne nécessaires à un rattrapage économique.

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