L’Algérie veut faire payer la France

L’Algérie veut faire payer la France

Depuis le jeudi 07 août, on a appris qu’Alger met fin du prêt des biens accordé depuis des décennies à l’ambassade de France en Algérie et une révision des baux contractés pour d’autres institutions françaises sur le territoire algérien. Alors que les relations entre les deux pays de dégradent, l’Algérie veut faire payer la France. On en profite pour faire le point sur la communauté française en Algérie.

Le Français et sa langue chassés d’Algérie

Ils ne sont plus que 30 000 Français inscrits au registre consulaire dont 90% de binationaux. Le citoyen métropolitain n’est plus le bienvenu à Alger et dans les autres villes de ce pays.

Pire, la langue française, autrefois considérée par les intellectuels du pays comme un butin de guerre est chassée partout. Désormais, seule, une partie de la haute et moyenne pyramide sociale parle français, soit comme langue familiale soit comme langue seconde. Le reste de la population parle l’arabe dialectal que nous avons évoqué, ou des langues berbères, dont la plus importante est le kabyle.

Et depuis 3 ans, les cours, de l’école à l’université, se font anglais et non en français, une directive qu’Alger voudrait même voir appliquée dans les écoles du réseau AEFE.

Un fossé de plus en plus important

Les relations entre Paris et Alger sont au plus bas depuis juillet 2024. La crise a été marquée par des expulsions de diplomates et fonctionnaires de part et d’autre et un gel de toutes les coopérations officielles. Et c’est un nouveau cran qui est franchi depuis la semaine dernière.

Alors que la France louait à des tarifs très avantageux, 61 biens en Algérie dont 18 hectares pour l’ambassade de France et 4 hectares pour la résidence de l’ambassadeur à Alger. Tandis que le loyer pour l’ambassade est « insignifiant » et celui de la résidence appelée « Les Oliviers » a été d’un « franc symbolique » et « inchangé entre 1962 et août 2023 ». Ce n’était pas le cas pour la représentation diplomatique algérienne en France. Celle-ci, selon Alger ne bénéficie d’aucun avantage de cette même nature. En conséquence, l’action algérienne ainsi décidée vise à introduire l’équilibre et la réciprocité dans la relation algéro-française globale.

Vue de la villa Les Oliviers, la résidence de l'ambassadeur de France à Alger.©AFP
Vue de la villa Les Oliviers, la résidence de l'ambassadeur de France à Alger.©AFP

C’est ainsi que le 07 août, Le chargé d’affaires français à Alger fut convoqué au ministère des Affaires étrangères. Sur placer, il a été informé de « la décision des autorités algériennes de mettre fin à la mise à disposition, à titre gracieux, de biens immobiliers appartenant à l’État algérien au profit de l’ambassade de France en Algérie », a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.

Cette information a été complétée par une note verbale transmise par Alger à Paris. Celle-ci annonce aussi « le réexamen des baux, considérablement avantageux, contractés par l’ambassade » avec des établissements immobiliers publics en Algérie par exemple pour y héberger les instituts français ou des consulats présents dans le pays. Le ministère a invité « la partie française à dépêcher une délégation à Alger pour entamer les discussions à ce sujet », selon le communiqué

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