L’agriculture française veut changer d’image auprès des consommateurs

A l’approche du Salon de l’agriculture, l’image du secteur est au cœur des préoccupations de ses représentants qui peinent à recruter et se plaignent d’«agribashing».

Au sein des nombreux enjeux de l’agriculture française, la question du recrutement des travailleurs agricoles commence à poser un sérieux problème. La saisonnalité et la pénibilité de l’emploi agricole peut parfois décourager les candidats potentiels.

« Notre secteur recrute, nous proposons chaque année un million de contrats à durée déterminée, 32.000 contrats à durée indéterminée, et nous formons 80.000 apprentis, mais nous avons toujours 70.000 postes non pourvus », a assuré Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, le principal syndicat agricole français, lors d’une conférence de presse.

Axe de communication positif pour motiver les vocations !

Le syndicat veut tenter de motiver des vocations, et mettre en avant les nombreuses formations proposées en France, qui peinent à trouver preneurs. Lors du salon, il organisera ainsi une session de « job dating » pour permettre à des employeurs et des candidats de se rencontrer.

Le secteur a aussi opté pour cet axe de communication positif pour tourner le dos à l’avalanche d’enjeux complexes et de problèmes souvent évoqués quand on parle d’agriculture.

Autre expérience récemment née pour parler d’agriculture autrement, des jeunes agriculteurs ont ouvert une ligne directe pour répondre aux questions des consommateurs. Lancé en septembre 2019, Ici la Terre est un numéro vert qui permet de parler à des agriculteurs. Une centaine d’agriculteurs répondent aux questions, dans l’optique de tordre le bras aux idées reçues sur l’agriculture.

Agribashing

Le collectif rassemble surtout des agriculteurs du grand bassin parisien, autour d’un ton vindicatif : ils veulent en finir avec l’ «agribashing », le fait de dénigrer les agriculteurs et leurs pratiques.

Ils dénoncent aussi à l’occasion des choix politiques, comme celui d’autoriser l’huile de palme pour les biocarburants, qui pénalise potentiellement les producteurs de colza, qui eux contribuent à la filière biodiesel.

Le collectif rassemble un peu plus de 400 personnes sur sa page Facebook, et moins sur Twitter.

Le terme même d’agribashing est toutefois contesté. D’une part, les Français ont une bonne image de l’agriculture et des agriculteurs, comme en témoigne une sondage Odoxa pour le Figaro réalisé en 2019, puisque 8 Français sur 10 ont soit une bonne soit une très bonne image du secteur.

Et d’autre part, les incidents d’accrochages ou de violence envers les agriculteurs ont tendance à être instrumentalisés par deux syndicats, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, contre un troisième, la Confédération paysanne. Des regroupements qui représentent deux modèles d’agriculture radicalement différents : l’un intensif et traditionnel, l’autre plus artisanal et environnemental. Deux approches diamétralement opposées, qui pose une vraie question sur le modèle agricole de demain.

Un débat qui n’est pas seulement franco-français. A la Commission européenne aussi, la DG Environnement propose une vision de protection de la biodiversité et du climat bien lointaine de ce que la DG Agriculture défend de son côté.

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