12 journées de mobilisation contre la réforme des retraites en France et chez les Français de l’étranger, et les citoyens répondent toujours présents ! A Paris, ils étaient encore près de 400 000 à défiler dans les rues, sur l’ensemble du territoire, c’est plus d’un demi-million de Français qui battaient le pavé ! Pour autant, pour la troisième semaine consécutive, le nombre de manifestants diminuait dans les cortèges partout en France tout en restant important.
400.000 manifestants à Paris
La CGT annonce 400.000 manifestants à Paris ce jeudi pour la douzième journée de mobilisation, soit le même chiffre que la semaine dernière.
On a noté que des tensions ont éclaté dans le cortège parisien rue de Rivoli entre un groupe de manifestants et les forces de l’ordre. Des projectiles ont été jetés sur les CRS, et des gaz lacrymogènes ont été lancés. Le nombre de personnes arrêtées à Paris en marge de la manifestation contre la réforme des retraites s’élève, lui, à 25, selon la préfecture de police.
Interrogé sur le fait que le cortège parisien passait devant le Conseil constitutionnel, point potentiel de fortes tensions dans la situation actuelle, Jérôme Moisant, secrétaire général adjoint du syndicat unité SGP Police-Fo, déclare sur BFMTV que « l’itinéraire qui a été choisi n’est pas forcément le plus judicieux, il interroge effectivement« .
Baisse en province
Si à Paris la mobilisation semble stable, elle chute nettement en province. Ils étaient ainsi 10.000 à Nantes selon la police, 25.000 d’après les organisateurs, dans les deux cas au plus bas depuis le 11 mars – date de la plus faible mobilisation au niveau national à ce jour.
Idem à Rennes, où 6500 à 15.000 personnes ont défilé, à Rouen (4500 à 9000) et au Havre (entre 3800 et 20.000), où les jauges ont rarement été si basses. La tendance se vérifie aussi dans le centre, à Orléans (2700 à 6000) ou Clermont-Ferrand (6000 à 10.000) et au sud, de Bayonne (3000 à 7000) à Nice (2700 à 15.000) en passant par Montpellier (5000 à 10.000).
Hors de France, une colère latente
Cette semaine, comme la semaine dernière, la grande majorité des Lycées et autres établissements scolaires étaient en vacances. Pour autant, la mobilisation est toujours là comme on a pu le constater dans les petites classes en Italie avec 75% de grévistes à Naples et 50% à Turin ou à Belgrade en Serbie où la moitié des instituteurs détachés ont débrayé. Dans les autres établissements ouverts la mobilisation fut moins importante, le poids financier des journées de grève expliquant cela.
Pour autant, les citoyens aussi étaient mobilisés. Comme à Madrid, ce 13 avril, devant l’Ambassade de France où un rassemblement solidaire à l’initiative du syndicat frère de la FSU en Espagne, l’UGT, a été organisé contre la réforme des retraites. Sur place, le secrétaire général de l’UGT, Pepe Alvarez, était présent, assurant ainsi une large couverture médiatique.
Parmi les participants, il y avait aussi des membres d’un collectif citoyen franco-espagnol, parmi lesquels se trouvait Jean Pierre Lohrer, un retraité français membre du collectif contre la réforme en France.
Une manifestation qui s’inscrit dans la mouvance européenne initiée en Allemagne dès le début du mois de mars. D’ailleurs, si du fait du week-end pascal, ayant compliqué l’obtention des autorisations nécessaires, il n’y a pas d’actions à Berlin, ce 13 avril au soir, un atelier de soutien fut organisé par la NUPES. Les organisateurs ont proposé une démarche originale, l’écriture de lettres à destination des grévistes en France.
Autre action, à laquelle les médias nationaux ont donné un large écho, celle des jeunes Français aux Pays-Bas le 11 avril lors de la visite d’Emmanuel Macron dans ce pays. Ainsi, des étudiants des universités de Leyde et de Den Haag (La Haye) ont lancé l’initiative relayée par la Nupes, venue en force. Une soixantaine de manifestants ont tenu pendant trois heures derrière les barrières. Mais cela n’a pas empêché le député des Français du Benelux, Pieyre-Alexandre Anglade, ni Emmanuel Macron, de constater l’opposition.
« Notre message est clair: en France et a l’étranger, les Français ne veulent pas de cette réforme, qui ne fait qu’accroître les inégalités et est particulièrement pénalisante pour les ouvriers. Nous nous y opposons. Nous sommes résolus à ne rien lâcher, ni sur le fond ni sur la forme. Face au déni de démocratie du 49.3, nous demandons un référendum citoyen.«
Cécilia Gondard, Présidente de la fédération des Français de l’étranger PS et conseillère consulaire à Bruxelles
En attendant le Conseil constitutionnel
Ce vendredi 14 avril, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision sur la loi encadrant la réforme des retraites. Selon l’avis, les prochaines journées d’actions seront modulées en conséquence. Pour autant, la date de vendredi ne signifie pas une date butoir pour les syndicats. Tous ont déjà en tête la journée du 1er mai où on célèbrera comme chaque année « la Fête du Travail ».
Laisser un commentaire« On continuera de dire, d’affirmer sous des formes différentes sans doute, notre opposition à cette réforme des retraites, on pourra continuer de manifester, et on discutera ensemble pour que le 1er mai soit une grande journée populaire de la fête du travail »
Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT