Le Parti populaire européen (PPE), le plus grand groupe politique du Parlement européen, a tiré la sonnette d’alarme jeudi 7 octobre, avertissant que le parti au pouvoir en Pologne pousse le pays vers le « Polexit ».
L’UE incompatible avec la constitution polonaise
La plus haute juridiction polonaise a jugé, jeudi 7 octobre, que certaines parties des traités de l’UE étaient incompatibles avec la constitution polonaise, remettant ainsi en cause un principe clé de l’intégration européenne, dans une escalade brutale du différend entre Bruxelles et Varsovie sur l’État de droit.
La Pologne est dirigée par le parti Droit et Justice (PiS) de Jarosław Kaczyński, une force de droite nationale-conservatrice qui domine le groupe des conservateurs et réformistes européens (ECR) au Parlement européen.
Le parti frère du Parti populaire européen (PPE) en Pologne est la Plateforme civique (PO), fondée par Donald Tusk, un ancien premier ministre polonais qui a été président du Conseil européen à Bruxelles avant de diriger le parti PPE lui-même.
La Plateforme civique est le principal adversaire du PiS et beaucoup pensent que M. Tusk, qui a quitté la tête du PPE pour revenir en Pologne, pourrait unir l’opposition avant les élections législatives de 2023.
« Il est difficile de croire les autorités polonaises et le parti PiS lorsqu’ils affirment qu’ils ne veulent pas mettre fin à l’adhésion de la Pologne à l’UE Leurs actions vont dans la direction opposée. Trop, c’est trop. Le gouvernement polonais a perdu sa crédibilité. C’est une attaque contre l’UE dans son ensemble »
M. Leaners – député néerlandais – Porte parole de la commission Justice du Parlement européen
Les Polonais toujours pro-européen
Les Polonais sont majoritairement pro-européens et, pour éviter toute controverse sur l’adhésion à l’UE, le PiS affirme qu’il ne cherche pas à déclencher un Polexit.
En déclarant que les traités de l’UE ne sont pas compatibles avec le droit polonais, le tribunal constitutionnel illégitime de Pologne a mis le pays sur la voie du Polexit . »
M. Lenaers, soulignant que le tribunal a prononcé son verdict à la demande du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
Avec cette demande, M. Morawiecki n’a pas seulement légitimé un système judiciaire illégal en Pologne, mais il a également remis en question le fondement même de l’Union européenne pour le Néerlandais.
« Les États membres de l’UE ne doivent pas rester les bras croisés alors que l’État de droit continue d’être démantelé par le gouvernement polonais. Et la Commission non plus. Notre argent ne peut pas financer les gouvernements qui se moquent et nient nos règles convenues en commun. Il faut en tirer les conséquences et la Commission européenne doit immédiatement utiliser tous les outils disponibles afin de ne pas parrainer les autocrates de Varsovie »
M. Leaners – député néerlandais – Porte parole de la commission Justice du Parlement européen
Soutient hongrois
La Hongrie soutient la Pologne, mais les Pays-Bas ont indiqué qu’ils n’hésiteraient pas à poursuivre la Pologne devant la Cour européenne de justice pour non-respect de l’État de droit.
Le groupe libéral du Parlement, Renew Europe , a également condamné la décision du tribunal constitutionnel polonais et a exhorté la Commission européenne à rester ferme et à rejeter les tentatives de Varsovie d’utiliser cette décision à des fins de chantage.
Malik Azmani, premier vice-président de Renew Europe, a appelé la Commission à déclencher le mécanisme de conditionnalité de l’État de droit et à s’abstenir de débloquer des fonds dans le cadre du plan de relance de l’UE contre la Covid-19, d’un montant de 750 milliards d’euros. Et ce jusqu’à ce qu’elle soit certaine que les valeurs et les lois fondamentales de l’UE sont respectées en Pologne.
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