Les premiers résultats économiques du premier trimestre sont sans appel. Ceux du deuxième seront du même acabit. Il ne peut pas en être autrement. La mise en confinement de la moitié de l’humanité, phénomène sans précédent, conduit immanquablement à la récession. Celle-ci est, faut-il le répéter, une décision volontaire des gouvernements au nom de la santé publique. Il est à souligner que la France a enregistré, malgré le poids des amortisseurs publics, une contraction de son PIB plus forte que la moyenne de ses partenaires, preuve que la mise à la cape intervenue au milieu du mois de mars, a été immédiate et quasi-totale.
Une contreperformance sans appel
Cette contreperformance est intervenue après des mois difficiles rythmés par la crise des gilets jaunes et les grèves liées à la réforme des retraites. A l’heure du déconfinement qui psychologiquement apparaît tout aussi difficile que le confinement, la tentation nihiliste tend à gagner les esprits. Le covid-19 a réveillé de nombreux démons qui, depuis des années transcendent, en profondeur, les sociétés occidentales, la peur de l’autre, la défiance vis-à-vis des élites, le rejet du progrès, le retour des peurs ancestrales et des thèses complotistes.
A en croire certains, nous allons devoir composer pendant des années avec le virus, faire face à d’innombrables épidémies. Le covid-19 serait un enfant du dérèglement climatique, de la surpopulation, de la mondialisation. D’autres sont habités par le mythe du grand soir, rêvant de nouvelles règles économiques et d’une transformation de nos modes de vie. Ce mythe est particulièrement vivace en France dans un pays qui aime à sacraliser les grands moments de son histoire, la Révolution de 1789, celle de 1848, la Commune de 1871 ou la Libération.
Produire, consommer, et se divertir après le Covid-19
Au-delà des effets de stupeur et de précaution qu’il génère, le covid-19, comme ses prédécesseurs, disparaîtra ou sera jugulé par les forces de la nature et celles de la raison. Demain comme hier, nous voyagerons, nous produirons, nous consommerons et nous nous distrairons. Affirmer haut et fort, la fin de l’aéronautique, des transports aériens, du tourisme n’a pas de sens sauf pour ceux qui ont toujours considéré que ces activités étaient nuisibles.
Certes, au nom de l’obscurantisme, nous pourrions imiter la Chine du XVe siècle qui décida de supprimer les échanges avec l’extérieur, le pouvoir central interdisant alors la construction de navires de haute mer. La conséquence fut un long et irrémédiable déclin qui ne s’interrompit qu’avec la décision de Deng Xiaoping d’ouvrir, en 1978, son pays au monde.
En 1815, en 1871, en 1918 ou en 1945, la France a surmonté des épreuves bien plus difficiles grâce au travail de sa population et à l’imagination des entrepreneurs. Air France qui a été créé au plein milieu de la crise de 1929 a maintenu un minimum d’activité durant toute la Seconde guerre mondiale avant de reprendre son essor à la Libération. Il est temps de faire la part des choses et de refuser toute fatalité.
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