Même si la mobilisation des ces dernières semaines est en forte chute, que le mouvement de grève perturbe beaucoup moins les transports et que le projet de loi sur la réforme des retraites a démarré son parcours législatif, les opposants restent mobilisés.
Et ce mercredi, les syndicats organisent la huitième journée nationale interprofessionnelle, alors que la mise en garde sévère du Conseil d’Etat n’a pas ébranlé la détermination de l’exécutif à aller jusqu’au bout.
Cette journée de manifestations intervient alors que les deux projets de loi, l’un organique, l’autre ordinaire, ont démarré leur parcours à l’Assemblée nationale après leur adoption vendredi en conseil des ministres. Les discussions dans l’Hémicycle doivent démarrer le 17 février.
Les cortèges en région ont commencé à s’élancer au milieu de la matinée, tandis qu’à Paris, les manifestants partiront à 13h30 de la place d’Italie (XIII e arrondissement) pour rejoindre les Invalides (VIIe), après être notamment passés par Port-Royal et Montparnasse.
A Toulouse, 3000 personnes ont défilé mercredi matin, selon la police. Ils étaient un peu plus de 2600 à Saint-Etienne, selon France Bleu, et autour de 1500 à Perpignan, selon L’Indépendant ou encore 4 500 à Marseille.
Les opposants au texte, qui avaient déjà mobilisé dans la rue vendredi (entre 249 000 personnes selon le ministère de l’Intérieur et 1,3 million selon la CGT) ont donc été ragaillardis par la publication vendredi d’un avis particulièrement critique du conseil d’Etat, qui a regretté ne pas avoir eu le temps de « garantir au mieux la sécurité juridique » du projet de réforme. La plus haute juridiction administrative française a critiqué le recours à 29 ordonnances qui font « perdre la visibilité d’ensemble », et a pointé des projections financières « lacunaires ».
« La CGT est encore plus déterminée, mobilisée. On ira jusqu’au bout tant qu’Emmanuel Macron et Édouard Philippe n’entendent pas qu’ils sont isolés dans ce pays », a lancé Catherine Perret, secrétaire confédérale CGT.
« Je n’ai jamais pensé que cette réforme serait simple »
C’est « un choix assumé du gouvernement » d’écrire « au fur et à mesure que les concertations aboutissent », a pourtant défendu Agnès Buzyn, la ministre de la Santé. Edouard Philippe, interpellé à plusieurs reprises mardi à l’Assemblée, a de nouveau défendu la réforme et son étude d’impact, « très complète ». « Je n’ai jamais pensé que cette réforme serait simple car le sujet est effectivement compliqué », a reconnu le Premier ministre.
Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, pourtant favorable à un système universel des retraites par points, a regretté le « biais » de cette étude qui se base sur un âge d’équilibre à 65 ans. « On demandait des chiffres depuis des mois et des mois. Là, on en a et ils sont très contestables », selon lui.