La Hongrie « inapte » à assurer la présidence de l’UE, selon les eurodéputés

La Hongrie « inapte » à assurer la présidence de l’UE, selon les eurodéputés

Les multiples violations de la législation européenne par la Hongrie la rendent inapte à assurer la présidence tournante de l’Union en 2024, ont averti les eurodéputés cette semaine, dans une résolution qui devrait être adoptée la semaine prochaine.

Soutenue par les trois principaux partis du Parlement européen, le PPE de centre droit, les socialistes et démocrates, et le parti libéral Renew Europe ainsi que par les Verts et la Gauche européenne, la résolution n’est pas juridiquement contraignante, mais ouvre la voie à un nouveau conflit politique majeur entre Bruxelles et Budapest, où le Fidesz est au pouvoir depuis 2010.

Le gouvernement hongrois doit assurer la présidence semestrielle du Conseil des ministres de l’UE à partir de juillet 2024, moins d’un mois après les prochaines élections européennes.

Le gouvernement hongrois doit assurer la présidence semestrielle du Conseil des ministres de l’UE à partir de juillet 2024, moins d’un mois après les prochaines élections européennes.

Influence et corruption ?

Bien que la présidence tournante ait beaucoup moins d’influence politique pour façonner le débat depuis l’introduction d’un président permanent du Conseil européen par le traité de Lisbonne, elle est responsable de l’élaboration des négociations sur les lois de l’UE.

La résolution « remet en question la capacité de la Hongrie à remplir cette tâche en 2024 de manière crédible, étant donné qu’elle ne respecte pas le droit de l’UE ni les valeurs inscrites à l’article 2 du TUE [traité sur l’Union européenne] ni le principe de la coopération sincère ».

La résolution exhorte ensuite les gouvernements de l’UE à « trouver une solution appropriée dès que possible » et « rappelle que le Parlement pourrait prendre des mesures appropriées si une telle solution n’était pas trouvée ».

En réponse, le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltán Kovács, a accusé les eurodéputés de « la même vieille accusation rabattue selon laquelle la Hongrie viole les principes fondamentaux de l’UE et n’est donc pas en mesure d’exercer la présidence ».

« Cependant, nous en connaissons la véritable raison : ils n’aiment pas la position en faveur de la paix de la Hongrie et cherchent à nous pousser au conflit », a-t-il ajouté. Ces propos font référence à la position de la Hongrie sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a vu Budapest voter contre les sanctions à l’encontre de la Russie et s’opposer à l’envoi d’aide militaire et humanitaire à l’Ukraine.

« Nous ne les laisserons pas priver la Hongrie d’une telle opportunité », a ajouté la ministre de la Justice, Judit Varga.

« Le Parlement européen n’a pas été consulté sur cette question. Aucun de ceux qui ont l’ont été n’a pensé que la Hongrie ne devait pas occuper la place qui lui revient. Nous sommes en contact quotidien avec le secrétariat général du Conseil et nous nous préparons à cette tâche », a déclaré Mme Varga.

Par ailleurs, la résolution accuse le gouvernement Fidesz de « corruption systémique » et « condamne les campagnes de communication anti-UE du gouvernement hongrois, qui font partie de la stratégie du gouvernement visant à détourner l’attention de son non-respect des valeurs inscrites à l’article 2 du traité sur l’UE ».

Ces dernières années, le gouvernement Fidesz du Premier ministre Viktor Orbán a été en conflit quasi permanent avec les institutions de l’UE, principalement en raison de différends concernant l’indépendance de la justice, la liberté de la presse et de la société civile et l’État de droit.

La Commission a également bloqué des milliards d’euros du Fonds européen pour la relance post-pandémique de l’Union, alors que la Hongrie est l’un des principaux bénéficiaires nets des fonds européens.

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