La grande Histoire de notre 14 juillet

La grande Histoire de notre 14 juillet

Le 14 juillet est une date emblématique qui commémore deux événements clés de l’histoire de France : la prise de la Bastille en 1789, marquant le début de la Révolution française, et la Fête de la Fédération en 1790, symbole de l’unité nationale. En cette journée, les Français honorent non seulement leur histoire, mais aussi l’unité nationale et la République.

Pour les Français de l’étranger, on parcourt la Grande histoire de notre 14 juillet.

Bastille Day

Les expatriés connaissent cette expression puisque c’est ainsi que la Fête nationale française est connue dans le monde entier.  Mais savez-vous que toute la planète se trompe et les Français aussi. Car le 14 juillet qu’on commémore c’est aussi celui de 1790.

Illustration du 14 juillet
Illustration du 14 juillet

La Fête de la Fédération

Pour bien comprendre, faisons un bond de 236 ans, et allons flâner du côté du Champ de Mars à Paris. En ce 14 juillet 1790, sous une pluie battante, les Français, encore sujets du Roi, se sont réunis pour commémorer le premier anniversaire de la prise de la Bastille.  Ce qui permet à nos amis anglosaxons d’utiliser la fameuse expression « Bastille Day ».

Mais il s’agit, bien, de la Fête de la Fédération ! Mais quelle fédération ? En fait, c’est l’union de la Nation française, elle symbolise l’égalité des 3 états issus de l’Ancien Régime, qui, ensemble, gouverne la France.

Illustration du 14 juillet 1790

Elle a d’ailleurs eu lieu en présence du roi de France, de la famille royale et de députés venus de toutes les provinces, un exploit à mettre au crédit du Général Lafayette, de » retour des tous jeunes Etats-Unis d’Amérique. Devant 100 000 personnes, Louis XVI a prêté serment de fidélité à la Nation et jure de faire respecter les nouvelles lois votées par l’Assemblée nationale.

D’ailleurs en 1792, on a organisé une nouvelle Fête de la Fédération à Paris. Mais l’atmosphère y était délétère. L’année précédente, l’unité nationale avait été mise à mal par la tentative de fuite du roi de France, le célèbre épisode de Varennes. La monarchie constitutionnelle sera bientôt remplacée par la République et le roi Louis XVI finira guillotiné le 21 janvier 1793.

La III ème République

En 1879, la IIIe République était encore à cette époque un régime fragile. La Chambre des députés est divisée entre républicains et conservateurs et les compromis sont difficiles à trouver. Ainsi, lorsqu’on dû choisir la date de la fête nationale, les parlementaires firent le choix du 14 juillet sans préciser si cette date commémore la prise de la Bastille de 1789 ou la Fête de la Fédération de 1790. Une dualité, entre l’acte fondateur de la Révolution de 89 et le désir d’ordre et d’unité de 90, qui arrangeait tout le monde. Les conservateurs royalistes y virent la Fête de la Célébration tandis que les forces populaires rendaient hommage à ceux qui se sont levés contre le régime arbitraire symbolisé par la prison royale prise en 1789.

La Marseillaise

Comment ne pas penser à notre hymne national quand on évoque le 14 juillet ? Car l’histoire de cette chanson est intimement liée aux héros révolutionnaires.

Car la Marseillaise a été composée par Rouget de Lisle, un capitaine du génie qui se trouve à Strasbourg au mois d’avril 1792. La France vient alors de déclarer la guerre à l’Autriche. Connaissant les talents de ce jeune compositeur, le maire de Strasbourg, Dietrich, dont la ville se situe sur la ligne de front, lui demande d’écrire un chant martial pour mobiliser les troupes. Et c’est dans la nuit du 25 au 26 avril qu’elle fut composée sous le nom de Chant de guerre pour l’armée du Rhin.

Rapidement, les bataillons des fédérés la reprennent. En juillet 1792, ils la chantent pendant leur traversée de la France, jusqu’aux Tuileries. À leur vue, les révolutionnaires parisiens baptiseront ce chant La Marseillaise, et l’entonneront à leur tour. Un succès immédiat pour ce chant qui porte un discours politique valorisant la défense la patrie et la souveraineté du peuple vis-à-vis de la monarchie. Elle tombera d’ailleurs rapidement après, le 10 août 1792.

Illustration de la Marseillaise
Illustration de la Marseillaise

Si elle fut l’hymne national officiel dès juillet 1795, elle tomba, en suite, dans l’oubli avec le couronnement de Napoléon en 1804. Pour autant, les soldats continuaient de la chanter sur les champs de bataille, jusqu’au dernier combat, à la Bataille de Waterloo.

Finalement, la Marseillaise redevient officiellement l’hymne de la France en 1879, avec la fondation de la IIIe République. Preuve de sa place particulière, lors l’occupation allemande, il était alors interdit de la chanter. À la place, Pétain voulut imposer le chant « Maréchal, nous voilà ! ». Mais, la Résistance a repris La Marseillaise à son compte, dès 1940, puis à l’appel du Général de Gaulle, en 1942.

Le 14 juillet, la fête de la liberté.

Depuis ses origines, dans son nom même, la France est le pays des affranchis. La Nation plonge ses racines dans la révolte des tribus gauloises contre César, l’unification par Clovis du royaume franc dans la chrétienté, la résistance de Jeanne d’Arc aux Anglais, la construction par quarante rois de la France dans le gallicanisme, la bataille de Valmy, l’Union nationale en 14, l’appel de Londres du 18 juin 1940…

Et le 14 juillet, qu’il soit de 89 ou de 90, est avant tout le rappel de l’attachement à la Liberté du peuple Français au-delà des terroirs, des ethnies, des communautés ou des religions.

Le 14 juillet est ainsi fêté par les patriotes, quelles que soient leurs origines. Le patriotisme, n’est ni la guerre, ni le nationalisme. « Le patriotisme, c’est l’amour des siens, le nationalisme, c’est la haine des autres », clamait l’écrivain-résistant Romain Gary ! Le patriotisme, c’est l’identification de chacun à notre Histoire nationale ! Alors où que vous soyez, brandissez les couleurs Bleu, Blanc et Rouge !

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