Comme le permettent les accords de Schengen, la France a décidé de boucler ses frontières terrestres pendant 6 mois. Pour cela, le gouvernement a suivi la procédure en notifiant jeudi 17 octobre à la Commission européenne et aux États membres voisins la réintroduction temporaire des contrôles aux frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne. Ces contrôles, couvrant les voies terrestres, aériennes et maritimes, débuteront le 1er novembre 2024 et resteront en place pour une période de six mois, pour s’achever en avril 2025. Pour les Français de l’étranger, installés dans ces pays et habitués à une libre circulation au sein de l’Union européenne, la nouvelle est étonnante. Si on ne retrouve pas la situation connue pendant la pandémie, quelles seront les conséquences concrètes sur le terrain ? Et pourquoi notre État prend cette décision ?
L’exemple allemand ?
Alors que l’extrême droite a obtenu des résultats élevés aux élections locales de cet été en Allemagne et après l’attentat meurtrier d’août, le gouvernement d’Olaf Scholz a décidé de restaurer depuis le 16 septembre, des contrôles temporaires à l’ensemble des frontières terrestres de l’Allemagne, dans le cadre du renforcement de la lutte contre l’immigration illégale. Les réfugiés entrés illégalement peuvent être refoulés, a-t-il indiqué. Les mesures, présentées comme temporaires, ne dureront dans un premier temps que six mois. Comme la France, la ministre de l’Intérieur allemande Mme Faeser a informé la Commission européenne de son initiative.
Pour autant, les contrôles n’ont pas marqué un retour au modèle qui prévalait avant Schengen, où chaque voiture était arrêtée. Depuis l’annonce allemande, les voitures continuent pour l’heure de franchir librement les frontières, du Danemark à la France en passant par les pays du Benelux et l’Allemagne. Les contrôles sont effectués aléatoirement ou en cas de suspicion. Il faut donc, et c’est la conséquence concrète, que les voyageurs pensent à se munir d’une carte d’identité ou d’un passeport lorsqu’ils ont prévu de passer une frontière.
Menaces sérieuses pour l’ordre public ?
En France, depuis son arrivée Place Beauvau, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’a pas caché son intention de durcir les mesures migratoires. Ce dernier estime qu’il existe sur le territoire français des activités terroristes de haut niveau. Il pointe également une présence croissante de réseaux criminels et de contrebande au sein de l’immigration irrégulière.
En conséquence, les frontières avec le Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne et l’Italie sont concernées par cette mesure. En cause donc : le phénomène de l’immigration illégale qui cause « de graves menaces à l’ordre public et à la sécurité intérieure posées par les activités terroristes de haut niveau », selon la déclaration française reprise sur le site de la Commission européenne.
Il est important de noter que si vous venez d’un Etat non frontalier de la France et membre de la zone Schengen, il n’y aura aucun changement, par exemple, à l’arrivée d’un vol de Lisbonne ou de Cracovie, c’est la pleine libre circulation qui continuera de s’appliquer. Aussi, hormis l’Allemagne et la Suisse, la réciprocité n’est pas de mise lors du passage des frontières depuis la France.
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