La convention citoyenne sur la fin de vie

La convention citoyenne sur la fin de vie

Vendredi 9 décembre dernier, la première ministre, Elisabeth Borne, a lancé la convention citoyenne sur la fin de vie. 170 citoyens tirés au sort et illustrant l’ensemble de la société française se réuniront à neuf reprises pour faire un état des lieux de la fin de vie en France. Aucun Français de l’étranger n’a été tiré au sort. Et ce alors que les expatriés sont confrontés à d’autres cultures, valeurs et approches de la mort. Et riches de leurs expériences, ils auraient pu nourrir le débat en l’extirpant d’un débat franco-français pris d’un côté par un corps médical, qui refuse d’intégrer la mort dans son champ professionnel et de l’autre, une Église catholique et consorts qui refusent que l’homme puisse intervenir sur une « décision divine ».

Une convention pour quoi faire ?

La convention citoyenne est une réunion de citoyens pour étudier un sujet, dialoguer avec des experts de ce sujet et entre eux, puis faire émerger un consensus autour d’un plan d’action. Si la convention actuelle porte sur la fin de vie, une autre convention avait été réunie en 2019-2020 pour le climat. Au terme de neuf mois de travail, elle avait rendu 149 propositions.

Si officiellement, il n’est pas question que les citoyens tirés au sort se prononcent seulement sur l’ouverture ou non de l’euthanasie ou du suicide assisté en France, il apparaît trois issues possibles à ce débat. La première serait un maintien de la situation actuelle, sans « aide active à mourir », avec des recommandations pour améliorer les dispositifs existants, notamment l’accès aux soins palliatifs.

Si, au contraire, la convention recommandait d’aller plus loin, cela pourrait prendre deux formes principales, dont il restera à préciser les contours et les fonctionnements précis. La première est l’euthanasie, sur le modèle de ce qui se fait en Belgique : c’est un médecin qui administre des substances qui finissent par provoquer la mort du patient. La seconde est le suicide médicalement assisté, à l’image de la Suisse : une équipe médicale prépare la solution létale – un produit à ingérer ou une perfusion – mais c’est le patient qui accomplit le geste – boire ou actionner la perfusion.

Tirage au sort et méthodologie

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), chargé du pilotage de la convention, a mandaté l’institut Harris Interactive pour constituer le panel. Les volontaires ont été joints à 85 % par téléphone portable et à 15 % par téléphone fixe.

Six critères de recrutement ont été retenus pour constituer un panel représentatif de la diversité de la société : sexe, âge, type de lieu de vie, région d’origine, niveau de diplôme et catégorie socioprofessionnelle. Les participants seront indemnisés.

Leurs travaux, supervisés par le CESE (Conseil économique, social et environnemental), aboutiront en mars 2023 avec la rédaction d’un rapport qui répondra à la question : « Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? »

Sans représentant des 3 millions de Français de l’étranger, Frédéric Petit, député (MODEM) des Français d’Allemagne, d’Europe centrale et des Balkans, a décidé de mener des débats en distanciel et en présentiel pour ses compatriotes résidant dans un des pays qui couvrent sa circonscription.

Conférences pour les Français d’Europe centrale

Frédéric Petit organise donc à destination de ses administrés une conférence digitale sur la fin de vie qui aura lieu le 18 janvier 2023. Pour contribuer au débat sur la fin de vie, avec l’espoir que cette parole libérée contribue, à sa mesure, à ce qu’on meure moins mal en France, le député a invité Catherine Vincent afin d’animer les rencontres et partager le fruit des ses enquêtes et recherches.

Ancienne journaliste au Monde, Catherine Vincent travaille désormais en indépendante. Elle se consacre notamment aux sujets relatifs à l’éthique clinique médicale, au vieillissement et au grand âge. Elle fait partie des membres fondateurs du CNaV (Conseil national autoproclamé de la vieillesse).

Après cette première expérience en distanciel, le binôme vous donne rendez-vous dans 6 villes au coeur de l’Europe.

  • 27 février à Berlin
  • 28 février à Francfort 
  • 1er mars à Munich
  • 6 mars à Varsovie
  • 7 mars à Prague
  • 8 mars à Vienne

La conférence sera aussi disponible, pour tous les Français de l’étranger, quel que soit leur pays de résidence, dès le 19 janvier sur notre site et notre chaîne YouTube.

Ecoutez le podcast avec Frédéric Petit

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