La Chine connaît un vieillissement démographique significatif. Celui-ci est la conséquence de la politique de l’enfant unique décidée sous le règne de Mao afin de lutter contre les famines. Son abandon n’a occasionné qu’une très légère remontée du taux de fécondité qui est passé de 1,6 à 1,7 de 1999 à 2020, soit un taux inférieur à celui de la France (1,9). Le taux de natalité est en Chine de 8 pour mille, contre 11 pour mille en France. Le non-renouvellement des générations provoque une forte augmentation des personnes de plus de 60 ans qui représentaient 19% de la population totale, contre 9% en 1995. Les séniors devraient représenter 30 % de la population en 2040.
Petites impasses sur les retraites et la santé
La proportion de personnes d’âge actif a commencé à baisser depuis le début des années 2020. En Chine, les pouvoirs publics ont peu anticipé les conséquences de ce vieillissement démographique. Le pays se caractérise par la très faible taille des systèmes de retraite et de santé. Les dépenses publiques de retraite s’élevaient à moins de 6 % du PIB en 2020, contre plus de 11 % pour la zone euro. Il convient néanmoins de noter qu’elles ont été multipliées par près de trois en Chine lors de ces vingt dernières années. Les dépenses de santé représentaient dans ce pays moins de 4 % du PIB en 2020, contre plus de 7 % de PIB en zone euro. Elles ne sont en réelle augmentation en Chine que depuis les années 2010.
Faute de disposer d’un système de retraite et de santé développé, les Chinois sont contraints d’épargner des sommes importantes. Le taux d’épargne des ménages progresse depuis 2005 en passant de 25 à plus de 30 % du revenu disponible brut. Cet effort accru d’épargne conduit à un affaiblissement de la consommation.
Réduction de la croissance
Toute réduction de la population active est susceptible d’amener une érosion de la croissance potentielle. Celle-ci peut être endiguée par une hausse des gains de productivité. Depuis la fin des années 2000, ces gains sont en baisse. Ils sont passés de 9 % à moins de 5 % par an. La croissance potentielle du pays décline et se rapproche de 2,5 % quand elle dépassait 6 % il y a quelques années.
Faiblesse des investissements
Cette chute est également la conséquence de la faiblesse des investissements des entreprises. Cette faiblesse s’accompagne du recul des investissements étrangers en Chine. Ils sont passés de 5 % du PIB dans les années 2000 à moins de 2 % ces dernières années. Ce recul est lié aux tensions croissantes entre Occident et Chine et au moindre intérêt économique à investir en Chine du fait de la montée des coûts.
La multiplication des déséquilibres financiers en Chine freine également les investissements. La dette totale est passée de 90 à près de 300 % du PIB de 1995 à 2020. Elle est en partie liée aux investissements immobiliers peu rentables.
Comme le Japon ou l’Allemagne, la Chine n’a pas d’autre solution que de jouer la carte des exportations pour financer les dépenses générées par le vieillissement de sa population qui affaiblit la demande intérieure. Cette dépendance au commerce extérieur exige l’amélioration permanente de sa compétitivité.
La Chine ne peut pas s’exposer à d’importantes rétorsions commerciales de la part des pays importateurs sans risquer de remettre en cause sa croissance. Cette situation pourrait inciter les autorités chinoises à être plus conciliantes sur le terrain de la géopolitique.
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