La Chine, à l’origine a priori, de l’actuelle épidémie de covid-19, sort économiquement renforcée de la crise sanitaire d’autant plus que l’Europe et les États-Unis peinent à la surmonter.
Cette situation renforce la tentation nationaliste du pouvoir chinois qui vante les qualités du modèle de développement de leur pays. Cette situation pourrait aboutir à un durcissement des relations avec les pays occidentaux. Depuis la fin du printemps, la Chine a réussi à quasiment faire disparaître le virus. Certains doutes subsistent sur la fiabilité des statistiques chinoises. Néanmoins à Wuhan, l’épicentre qui accueille un grand nombre de ressortissants étrangers, la vie semble reprendre un cours normal.
Pas de deuxième vague
Pour endiguer l’épidémie, les autorités ont imposé des confinements locaux stricts en interdisant tout déplacement. Le ravitaillement de la population était effectué par l’armée. Les autorités ont isolé, parfois manu-militari, les personnes contaminées. Elles ont aussi décidé de procéder à des désinfections de l’ensemble des villes contaminées.
Par ailleurs, les entrées sur le territoire chinois ont été depuis le printemps limitées et surveillées. A la différence de l’Europe et des États-Unis, la Chine n’a pas (encore) connu de deuxième vague, ni une large diffusion sur l’ensemble du pays.
Début le début du mois de novembre, le nombre de nouveaux cas est de 100 000 par jour aux États-Unis, de plus de 120 000 en Europe et de 30 en Chine.
Le PIB de la Chine a diminué de 10 % au premier trimestre avant d’augmenter de 11,7 % au deuxième. La croissance du troisième est plus modeste, +2 %. Malgré tout, ce pays sera un des seuls à pouvoir afficher une croissance en 2020, entre 1 et 2 points, quand toutes les grandes économies enregistreront un net recul de leur PIB. De fait, la Chine a déjà compensé l’ensemble des pertes subies durant le premier trimestre.
Rebond chinois
La disparition de la pandémie, et donc de la plupart des contraintes sanitaires, permettent à la Chine d’avoir une performance économique nettement supérieure à celle des États-Unis et de la zone euro. L’écart de croissance sur un an sera de dix points avec les États-Unis et de 12 avec la zone euro. L’effacement de la crise n’interviendra au mieux pour les premiers qu’en 2021 et en 2022, voire 2023 pour la seconde. Les écarts se creusent pour toutes les composantes de la demande à savoir la consommation, les exportations, et l’investissement.
Les investissements chinois à l’étranger vont s’accroitre
La crise devrait renforcer les positions des entreprises chinoises qui pourront compter sur le soutien de leur gouvernement. Les investissements chinois à l’étranger devraient s’accroître, les États occidentaux seront demandeurs de capitaux pour sauver des emplois et améliorer la compétitivité de leur économie.
L’influence de la Chine au sein des pays émergents pourrait également augmenter en termes relatifs au regard du recul de celle des occidentaux qui doivent subir une crise centennale.
Les Chinois pourraient durcir leurs positions au niveau international en ce qui concerne l’accès aux terres rares nécessaires pour la fabrication des batteries des véhicules électriques. De même, ils pourraient être moins conciliants sur les mesures prises par les gouvernements européens et américain à l’encontre de leurs entreprises de haute technologie comme Huawei.
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