Depuis plusieurs années, la Chine est annoncée comme future première puissance économique mondiale relayant les États-Unis à la place de deuxième. Le passage de témoin était prévu avant la fin de la décennie. Au tournant du siècle dernier, cette place de premier de la classe avait été promise au Japon qui finalement ne l’occupa pas en raison de son entrée dans une longue dépression. La Chine pourrait connaître le même sort que le Japon sur fond de décroissance démographique et d’éclatement de la bulle immobilière.
Les signes d’une déflation
Après avoir été un des rares pays à connaître une croissance de son PIB en 2020, en pleine crise sanitaire, la Chine se dérobe depuis dans un contexte de politique de zérocovid et est en proie à une déflation larvée. L’inflation hors énergie et produits agricoles est faible, inférieure à 1 %. La demande intérieure qui progressait de 6 % par an dans les années 2010 augmente de moins de 3 % depuis 2021. Le taux d’épargne, en revanche, demeure élevé, 32 % en 2022 du revenu disponible des ménages quand il n’était que de 17 % en 2002. La demande est entravée par la hausse du taux de chômage qui est passé de 4 à 6 % de la population activé de 2020 à 2022. Celui des jeunes de 15 à 24 ans atteint plus de 11 % ; contre 10 % dans les années 2010. L’investissement des entreprises qui enregistrait des hausses de plus de 10 % par an entre 2010 et 2015 est désormais étale. Tous ces indicateurs sont les signes d’une déflation.
Parmi les facteurs qui contribuent à cette évolution de l’économie, figure le vieillissement de la population et tout particulièrement de la population active qui baisse depuis 2018. Face à la crainte d’une perte de revenus importante à la retraite, les Chinois augmentent leur effort d’épargne. Les dépenses publiques en faveur de la retraite sont faibles dans l’Empire du Milieu : moins de 6 % du PIB, contre plus de 12 % au sein des pays de la zone euro. Comme le système financier est peu développé et inspire faiblement confiance, les Chinois investissent dans l’immobilier.
Bulle immobilière et menaces protectionnistes.
Cette orientation de l’épargne a généré une bulle immobilière avec la construction d’un grand nombre de logements dont une part non négligeable est inoccupée. Les prix de ces derniers sont en baisse en raison de l’absence de rentabilité et par les ventes réalisées par les retraités pour maintenir leur pouvoir d’achat. La Chine est également menacée par la montée du protectionnisme.
La croissance du commerce international s’est fortement ralentie. Le gouvernement chinois avait longtemps espéré compter sur le moteur de la demande interne pour suppléer le commerce extérieur or cet espoir ne s’est pas réalisé.
Les États-Unis attirent toujours les meilleurs chercheurs de la planète
Pour contrer la menace déflationniste, les autorités chinoises augmentent les dépenses publiques. En 2022, le déficit public a atteint 4 % du PIB. Elles diminuent les taux d’intérêt pour essayer de relancer l’économie. Les taux interbancaires à un an sont ainsi passés de 5 à moins de 3 % de 2012 à 2022. Elles recourent aux mêmes armes que celles utilisées par les pays de l’OCDE dans les années 2010.
Les États-Unis conserveront leur rôle de numéro 1 quelques années de plus grâce au maintien de forts gains de productivité et à une population active en augmentation. Ce pays continue à attirer les meilleurs chercheurs et ingénieurs de la planète ainsi que de nombreux jeunes actifs à faible qualification.
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