La 4e consultation de l’Observatoire de l’expatriation

La 4e consultation de l’Observatoire de l’expatriation

L’Observatoire de l’expatriation est une consultation réalisée auprès des Français vivant à l’étranger par la Banque Transatlantique. Pour réaliser l’étude, l’établissement bancaire a invité les 300 000 membres ou anciens membres de l’Union des Français de l’Etranger (UFE). L’Observatoire de l’expatriation s’est appuyé sur le savoir-faire d’Opinion Way pour mener la consultation.

Où et pourquoi s’expatrient les Français ?

Les Français de l’Etranger continuent leur mutation avec un rajeunissement important, ainsi 64% des expatriés sont des actifs avec une moyenne d’âge de 49 ans. Le solde représente les retraités et porte la moyenne d’âge de tous les Français établis hors de France à 59 ans.

Les actifs sont majoritairement des cadres et travaillent dans 79% des cas pour une entreprise locale. On est donc loin de l’expatriation de papa où le cadre était envoyé en mission pour une société française.

Logiquement, c’est donc l’opportunité de développer sa carrière qui est la première motivation pour un Français de quitter la France. Naturellement, c’est en Europe et en particulier dans les pays frontaliers qu’on trouve la plus grande concentration de Français de l’étranger (53% dont 11% en Allemagne, 8% au Royaume-Uni et 8% en Suisse). L’Amérique du Nord arrive en deuxième position (19% dont 11% aux Etats-Unis et 8% au Canada), suivie par l’Asie (10%) et l’Afrique (10%).

Mais l’amour et la famille sont aussi souvent des facteurs qui poussent à poser ses valises hors de France. Ainsi selon le rapport de l’Observatoire de l’expatriation, « les relations amoureuses – et plus largement la famille – sont la deuxième raison qui explique l’expatriation. Plus d’un quart des expatriés a choisi de vivre à l’étranger pour suivre ou rejoindre leur conjoint (29%). 11% des répondants évoquent des attaches familiales dans le pays d’accueil. Parmi leurs autres motivations, les expatriés citent l’envie de découvrir une nouvelle culture (18%), ou dans une moindre mesure le climat (9%) ou encore les études (9%).« 

La France, je t’aime moi non plus

L’étude d’Opinion Way commandée par l’Observatoire de l’expatriation sur la base du fichier des adhérents à l’UFE s’est aussi intéressé au regard des Français de l’étranger sur la France.

Un attachement culturel

Plus des deux tiers des expatriés parviennent, ainsi, plus clairement à identifier les atouts de la France depuis qu’ils vivent à l’étranger (69% dont 23% tout à fait d’accord). Ils sont même plus nombreux à attribuer des points forts à la France par rapport aux Français qui habitent sur le territoire métropolitain. 13% des Français de métropole ne sont pas en mesure d’attribuer un point fort à la France contre 3% des expatriés. Le patrimoine culturel (66% contre 47% des Français de métropole) et la gastronomie française (59% contre 52%) sont en tête des atouts cités par les expatriés.

Le souvenir des crises sociales

Si notre pays est reconnu comme un pays stable pour 78% des expatriés, de nombreux problèmes grèvent la qualité de vie et la productivité de la France. Parmi les sujets qui les préoccupent le plus aujourd’hui pour la France, sont cités la sécurité (28% contre 20% des Français de métropole), les inégalités sociales (26% contre 19%) et aussi les mouvements sociaux (21% contre 6%, écart le plus significatif). A contrario, les Français de métropole sont davantage préoccupés par le pouvoir d’achat (50% contre 21% des expatriés).

Mais le bilan de cette partie de l’étude est étonnant car finalement 48% des expatriés ayant participé à l’étude estiment être encore plus attachés à la France depuis qu’ils en sont partis.

Les freins au lien avec la France

Commandé par une banque, le rapport s’intéresse évidemment au patrimoine et aux revenus des Français de l’étranger.

Ainsi on apprend, que « plus des trois quarts des expatriés sont propriétaires d’au moins un bien (77%). Parmi eux, 64% possèdent un bien dans le pays où ils vivent, et pour 60%, il s’agit de leur résidence principale. 30% ont un bien en France et 6% dans d’autres pays.« 

Pourtant ils sont plus d’un quart des expatriés à avoir l’intention d’acheter au moins un bien immobilier en France (29%) dont 26% d’ici un an ou à plus long terme. Mais peu arrivent à réaliser leur projet, l’Observatoire de l’expatriation s’est donc penché sur les freins à l’achat en France.

Le premier frein à l’achat d’un bien immobilier, en France ou dans le pays d’accueil, est sans surprise le prix de l’immobilier. Un expatrié sur deux l’évoque, 45% en ce qui concerne un bien en France, 46% pour un bien dans le pays d’accueil. 37% des expatriés considèrent qu’acheter un bien immobilier en France est plus coûteux à cause du prix de l’immobilier que dans leur pays d’accueil (37% contre 43% qui jugent le contraire).

Mais d’autres freins émergent. La fiscalité pèse fortement dans la balance (36% la voient comme un obstacle). Seuls 20% des expatriés considèrent qu’acheter un bien immobilier en France est plus intéressant fiscalement que dans leur pays d’accueil. Par ailleurs, de même 24% des expatriés évoquent la difficulté à obtenir un crédit ou ont des revenus insuffisants. Cette problématique rejoint la problématique de débancarisation à laquelle sont confrontés de plus en plus de Français de l’étranger.

Regardez le débriefing de l’Observatoire de l’expatriation

Téléchargez le rapport 2023 de l’Observatoire de l’expatriation

Auteur/Autrice

  • Paul Herikso

    Paul Herikso est franco-norvégien né à Paris d'une maman française et d'un papa norvégien. Après des études de tourisme, il retrouva sa famille paternelle en Norvège où il participa au développement des croisières. Il est aussi correspondant pour lesfrancais.press

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