Plus de trois ans et demi après le début de l’invasion russe, David Franck, président du Conseil consulaire des Français d’Ukraine, continue de vivre à Kyiv (Kiev). Invité Lesfrancais.press, il décrit un quotidien difficile, nous sommes « habitués à souffrir », mais partage aussi une détermination intacte, la sienne comme celle des Ukrainiens et des Français sur place. Il livre son opinion sur le plan de paix de Trump et celui des Européens. Il demande également à nos compatriotes vivant sur le territoire national de continuer à se sentir concernés par cette guerre, en rappelant que « l’Ukraine est la digue de l’Europe, elle ne peut pas céder ».
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En Ukraine : où en est le moral ?
La ville de Kyiv (Kiev) demeure sous la menace constante des frappes russes. Notre invité témoigne des coupures d’électricité qui atteignent désormais des niveaux extrêmes. David Franck nous informe notamment qu’il a « plus de 14 heures de coupure de courant par jour ». Malgré cela, la population locale reste unie derrière ses autorités.
« Les Ukrainiens ne veulent pas céder
à un quelconque plan de paix utopique »
David Franck, président du Conseil consulaire des Français d’Ukraine
Selon lui, même les bombardements massifs de ces derniers jours n’entament pas le moral : « Les Ukrainiens restent derrière leur gouvernement, leur président, et ne veulent pas céder à un quelconque plan de paix utopique » affirme-t-il à notre micro. Dans ce contexte, le président du conseil consulaire pour les Français d’Ukraine reste, quant à lui, « dans un esprit assez combatif, comme d’habitude ».
Le plan de paix Trump perçu à Kyiv comme une proposition de Moscou
Une réaction sans surprise
Le 23 novembre dernier, Donald Trump a dévoilé une initiative de paix aussitôt jugée très proche des exigences du Kremlin pour de très nombreux observateurs. Vu d’Ukraine, il n’y a pas eu de stupeur ni de « surprise ». « On a très vite compris que le plan de Trump était le plan des Russes », explique David Franck.

D’ailleurs pour lui, un point ne trompe pas : « Pourquoi un plan venant des Américains voudrait limiter le nombre de soldats dans l’armée ukrainienne ? Ça ne peut donc venir que des Russes » argumente-t-il. Notre invité émet même l’hypothèse d’une opération de diversion médiatique du Président des États-Unis depuis la maison blanche : « Je vois plutôt la sortie du plan Trump pour oublier le dossier Epstein (…) qui commençait à devenir un peu brûlant » ajoute-t-il.
Ukraine : la solution européenne
Interrogé sur la situation et les acteurs capables de faire avancer un processus de paix crédible, David Franck n’hésite pas :« La solution, elle est européenne. En premier lieu notre président à la France. Deuxième lieu, Friedrich Merckx et Mélanie et la Pologne ».
« Les Russes, de toute façon, n’ont aucune envie de signer la paix »
David Franck, président du Conseil consulaire des Français d’Ukraine
Il se montre bien plus réservé sur Washington : « Trump, ça dépend des jours. Les jours pairs, oui. Les jours impairs, non » glisse-t-il. Quant à Moscou, notre invité estime que « les Russes n’ont aucune envie de signer la paix » tant revenir en arrière représenterait « l’humiliation complète de Poutine ».
Les Français face au conflit : l’indispensable intérêt
En août dernier lors d’un entretien avec Lesfrancais.press sur la résilience de nos compatriotes expatriés en Ukraine, David Franck exprimait sa crainte d’un désintérêt croissant des Français métropolitains pour la guerre. Il explique au cours de ce podcast pourquoi cette position peut avoir des conséquences négatives, même si, dit-il, « les sondages sont encore bons en soutien à l’Ukraine ». Toutefois, notre invité alerte sur une « forte activité médiatique de la part de cette cinquième colonne » relayant le narratif du Kremlin.

Il salue en revanche la mise au point du général Mandon, le Chef d’état-major des armées françaises, lors du congrès de l’Association des maires de France (AMF), qui a déclaré que « la France devait s’attendre à perdre ses enfants ». Pour David Franck « Il a remis l’Église au centre du village », estimant nécessaire de rappeler que « pendant une guerre, il y avait des morts ». Selon lui, cette prise de parole et le message envoyé produisent déjà des effets : « le nombre de personnes qui veulent s’engager a augmenté ».
La communauté française d’Ukraine : résilience et ancrage
Malgré les difficultés, David Franck affirme que les Français installés en Ukraine restent déterminés : « On est habitués à souffrir. Donc, on ne lâchera pas ». Les Français d’Ukraine attendent aussi de Paris une fourniture en armes : « Les besoins sont clairs : Bien sûr cette militarisation » (…) mais aussi « la fermeture du ciel ukrainien » précise David Franck. « Fermer le ciel, ce n’est pas agressif, c’est défensif » explique-t-il. « C’est un minimum pour sauver 40 millions de personnes ».
« Les Ukrainiens se battent aussi pour la liberté de l’Europe »
David Franck, président du Conseil consulaire des Français d’Ukraine
Pour lui, la guerre ne s’arrêtera pas demain, mais seulement lorsque l’Ukraine disposera donc des moyens nécessaires pour repousser les forces russes. Pour lui, l’enjeu dépasse largement les frontières ukrainiennes : « L’Ukraine est le rempart et la digue de l’Europe ». Et il appelle les Français à comprendre que les Ukrainiens « se battent aussi pour la liberté de l’Europe ».
Écoutez le podcast avec David Franck ; élu consulaire. Un témoignage puissant, depuis Kyiv (Kiev), sur ce que vivent les Français d’Ukraine et sur la nécessité d’un engagement solide du camp européen. L’« Ukraine est la digue de l’Europe, elle ne peut pas céder ».
Auteur/Autrice
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Jérémy Michel est rédacteur en chef adjoint du média Lesfrancais.press. Il est également coach en développement personnel et formateur en communication. Jérémy a auparavant travaillé au sein de diverses institutions politiques françaises et européennes. Il a aussi été en charge des affaires publiques d’un grand groupe spécialisé dans la santé.
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