En Afghanistan l’évacuation des occidentaux se déroule dans un chaos. Dans la journée et la soirée du dimanche 15 aout , les Talibans se sont emparés de la capitale Kaboul et du palais présidentiel. Depuis de nombreux ressortissants étrangers, principalement des employés diplomatiques et d’institutions privées, cherchent à quitter le pays par les voies aériennes. De leur côté, des milliers de citoyens afghans se rendent également à l’aéroport de la ville pour tenter de fuir.
Si l’aéroport de Kaboul est bondé, les rues de la ville sont désertes, rapporte des journalistes sur place, selon la BBC. De nombreux magasins ont fermé leurs portes, tout comme les cafés. Face à la prise de pouvoir imminente des talibans, certaines activités risquent de disparaître.
L’Ambassade française en Afghanistan poursuit son travail
Délocalisée dimanche de la zone verte de Kaboul jusqu’à l’aéroport internationale comme nous l’annoncions hier, l’Ambassade française en Afghanistan est toujours au travail.
L’ambassadeur David Martinon et toute l’équipe mobilisée à Kaboul travaillent à s’assurer de l’évacuation de tous les Français et de leurs alliés encore sur place. Ils préparent visas et autres documents pour les vols spéciaux prévus par la France.
En effet, deux avions ont quitté le sol français ces dernières heures et devraient débuter leurs opérations d’ici la fin de journée dans le cadre de l’opération Apagan. Cependant, les 60 Français et leurs entourages encore présents sur place ont le plus grand mal à rejoindre l’aéroport pris d’assaut par la population locale.
« Aujourd’hui, il reste quelques dizaines de Français, peut-être un peu plus si on compte ce qu’on appelle ‘les familles’, c’est-à-dire les personnes sous protection rapprochée, des personnes qui ne sont pas forcément de nationalité française mais font partie de leur famille »
Anne Genetet – députée des Français d’Asie et d’Europe orientale
Une fois évacués, Florence Parly, la ministre des Armées, a précisé les conditions d’accueil pour les Français qui auront pu quitter l’Afghanistan.
« Nous avons organisé sur la base dont nous disposons aux Emirats arabes unis les conditions d’accueil des premiers évacués (…) ». La base française aux Emirats « va servir de hub militaire pour assurer des norias entre Abou Dhabi et Kaboul et ensuite le rapatriement jusqu’en France »
Florence Parly, la ministre des Armées.
Rappelons que les Français présents en Afghanistan avaient été invités dès le mois d’avril à quitter le pays et un vol spécial (gratuit) avait été affrété par les autorités françaises le 16 juillet.
L’aéroport sous haute tension
A l’aéroport international de Kaboul, que l’armée américaine a assuré avoir sécurisé ce lundi matin, les scènes de chaos se succèdent depuis dimanche soir. À tel point que les services de l’aéroport ont annoncé la suspension des vols commerciaux dans la matinée.
Car des milliers d’Afghans, fuyant les talibans et la précarité de leur situation, ont envahi les pistes. Afin de tenter de remettre un semblant d’ordre, les troupes américaines – dont le contingent doit encore grossir de 1000 soldats, pour atteindre 6000 militaires – ont tiré en l’air. Le Wall Street Journal rapporte qu’au moins trois personnes sont mortes par balles, ce lundi, à l’aéroport de la capitale afghane, sans préciser de quel côté provenaient les tirs.
La France, fidèle à ses engagements
Selon les communiqués officiels, la France met actuellement « tout en oeuvre pour assurer la sécurité des Français » encore en Afghanistan, sa « priorité absolue ». En parallèle, Emmanuel Macron « suit heure par heure la dégradation très préoccupante de la situation » . Dans une allocution ce lundi 16 aout à 20h, Emmanuel Macron a indiqué que le « devoir et la dignité » de la France était de « protéger » les Afghans qui l’ont aidée et qui sont menacés par l’arrivée des talibans au pouvoir. Le président a par ailleurs indiqué au cours de son allocution vouloir porter une initiative européenne visant à « anticiper » et « protéger contre des flux migratoires irréguliers importants » qui « nourrissent les trafics de toute nature ».
« C’est un enjeu pour la paix et la stabilité internationale, contre un ennemi commun, le terrorisme et ceux qui le soutiennent ; à cet égard, nous ferons tout pour que la Russie, les Etats-Unis et l’Europe puissent efficacement coopérer, car nos intérêts sont les mêmes »,
Emmanuel Macron lors de son allocution du 16 aout
Anne Genetet, députée des Français d’Asie et d’Europe orientale, vice présidente du groupe d’amitié France-Afghanistan, s’est aussi exprimée sur différents médias nationaux et assure le relais entre les autorités et les expatriés sur place quand elle le peut.
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