Juliette et Victor risque de disparaître. Le célèbre magazine « de l’art de vivre franco-belge », très connu au sein des Français de Belgique, est en situation de faillite.
Très lu au sein de l’importante communauté française du Royaume, magazine dont les bonnes adresses, en particulier culinaires, avaient leur macaron, JV (à prononcer j’y vais), dont le nom vient de Victor Hugo, qui vécu à Bruxelles en exil avec sa compagne, tire donc sa révérence.
Crise du papier et coronavirus
« La crise du Covid-19 aura donné le coup de grâce à Juliette&Victor dont l’équilibre avait déjà été mis à mal par la crise qui affecte depuis de longues années le média imprimé » indique Alain Lefebvre, président fondateur du titre dans un email émouvant aux abonnés.
Le mensuel était depuis plusieurs années dans une situation financière difficile. Son positionnement, de magazine chic de la communauté française expatriée, limitait nécessairement son audience. Le format n’a pas su suivre la profonde mutation de la communauté française en Belgique. Aujourd’hui, plus de 250 000 de nos compatriotes vivent en Belgique, ils ne sont pas tous expatriés fiscaux.
« La crise du Covid-19 aura donné le coup de grâce à Juliette&Victor » Alain Lefebvre
La pandémie, et par conséquent l’absence de distribution et la contraction du marché publicitaire pendant des semaines, semble avoir sonné le glas de l’unique média français de Belgique depuis la fermeture de la French Radio Benelux.
Mélangeant conseils sorties, bonnes adresses, investissements fiscaux et ventes immobilières, JV est désormais géré par un curateur et essaye de trouver une solution pour rebondir selon les propres termes de M. Lefebvre lors de son message aux abonnés de vendredi 30 juillet.
De nombreux médias en péril
JV n’est pas le seul média des Français de l’étranger en danger. Loin de là. Le courrier australien, plus vieux média de l’île continent, encore publié, est aussi dans une situation complexe.
Parmi nos confrères des médias français de l’étranger, les difficultés s’accumulent, citons par exemple ici-Londres, le soleil de la Floride, ou encore Japon infos parmi de nombreux autres.
Si le positionnement très à droite de M. Lefebvre, conforté en 2018 avec l’invitation d’Eric Zemmour, tant décriée par les médias français comme LeMonde et son exil fiscal parfaitement assumé ont dû rebuter plus d’un lecteur potentiel, il n’empêche que c’est l’ensemble de la presse qui vit une crise encore amplifiée par la pandémie. La disparition d’un média est toujours une triste nouvelle pour la pluralité des opinions.
Une crise inédite depuis la création des médias imprimés au 17ème siècle…
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