Journée mondiale sans voiture 2025

Journée mondiale sans voiture 2025

Chaque année, le 22 septembre, la Journée mondiale sans voiture invite les citadins à repenser leur mobilité. Née dans les années 1990 en Europe, cette initiative vise à sensibiliser aux impacts de la voiture individuelle sur la santé, la pollution et le climat. En France, l’événement a pris de l’ampleur dès 1998, avant de s’étendre à l’échelle mondiale. Les enjeux sont majeurs : en Île-de-France, le trafic routier génère 58 kilotonnes d’oxydes d’azote par an, soit la moitié de la pollution totale, et les Franciliens respirent un air « médiocre » plus de 10 semaines par an selon Airparif. Cette journée est l’occasion de redécouvrir la ville sans bruit ni pollution, et de promouvoir des modes de transport plus durables. On fait le point pour les Français de l’étranger et les expatriés.

En France, un engagement croissant pour la mobilité durable

Paris organise chaque année une édition emblématique, comme la journée « Paris Respire » du 17 septembre 2023, où les concentrations de dioxyde d’azote ont chuté de 5 à 20 % près des axes routiers. La capitale multiplie les animations : vélos en libre-service gratuits, rues piétonnes, et ateliers pour enfants. Depuis 2016, les Champs-Élysées sont même piétonnisés un dimanche par mois, une mesure saluée par les associations.

Les zones à faibles émissions (ZFE) : une généralisation en marche

En 2025, 43 agglomérations françaises de plus de 150 000 habitants instaurent des ZFE, interdisant progressivement les véhicules les plus polluants (Crit’Air 3 et plus). Paris et Lyon sont en première ligne, tandis que d’autres villes comme Marseille ou Rouen adaptent leur calendrier en fonction de l’amélioration de la qualité de l’air. Ces mesures s’accompagnent d’aides à la conversion vers des véhicules propres, comme la prime à la conversion ou le leasing social à 100 € par mois.

La semaine européenne de la mobilité : un relais efficace

Depuis 2002, la Journée sans voiture s’inscrit dans la Semaine européenne de la mobilité (16-22 septembre). En 2024, plus de 1 200 villes européennes y ont participé, proposant des alternatives comme le covoiturage, les transports en commun gratuits ou les pistes cyclables temporaires.

Tour du monde des initiatives : des exemples inspirants

Europe : Bruxelles, une ville sans voiture à grande échelle

Bruxelles interdit totalement la circulation motorisée sur 161 km² le jour J, ne tolérant que les transports en commun, les taxis et les véhicules de secours. Résultat : une réduction de 40 à 50 % de la pollution et du bruit.

Bruxelles sans voiture ©AFP

Amérique du Nord : New York et ses « Summer Streets »

New York ferme chaque année plusieurs avenues à la circulation pour les piétons et les cyclistes. En 2024, plus de 100 000 personnes ont profité de ces espaces, avec une baisse mesurable des émissions de CO₂.

Amérique du Sud : Bogotá et ses « Ciclovías »

Tous les dimanches, Bogotá transforme 120 km de routes en pistes cyclables et piétonnes. Pendant la Journée sans voiture, cette initiative s’étend à toute la ville, avec des ateliers de réparation de vélos et des concerts.

Asie : Pékin, une mégalopole en transition

En 2015, Pékin a interdit la circulation dans tout le centre-ville, réduisant les particules fines de 30 %. Depuis, la Chine accélère le déploiement des bus électriques et des métros.

Océanie : Sydney et ses « Car Free Days »

Sydney organise des journées sans voiture dans son centre-ville, avec des navettes électriques gratuites et des activités culturelles. L’objectif : réduire la dépendance à la voiture dans une ville où les embouteillages coûtent 5 milliards de dollars par an.

Afrique : Lagos, un défi contre la pollution

Lagos, l’une des villes les plus polluées au monde, a lancé en 2023 sa première Journée sans voiture, combinée à des campagnes de sensibilisation sur les transports en commun et le covoiturage.

La voiture en ville

Europe : vers la fin des voitures thermiques

L’Union européenne interdira la vente de voitures neuves à essence et diesel dès 2035. Des pays comme la Norvège anticipent cette échéance en visant 2025. Les constructeurs européens investissent massivement dans les véhicules électriques, soutenus par des subventions pouvant atteindre 4 000 €.

États-Unis : des villes en avance

San Francisco et Seattle limitent déjà l’accès de leurs centres-villes aux véhicules les plus polluants. Los Angeles, connue pour ses embouteillages, développe un réseau de bus rapides et de pistes cyclables protégées.

Asie : Singapour et Tokyo, modèles de mobilité

Singapour taxe lourdement l’usage de la voiture et mise sur les transports en commun. Tokyo, malgré sa densité, limite la circulation grâce à un système de péages urbains et de parkings dissuasifs.

Péages urbains dans la ville de Tokyo
Péages urbains dans la ville de Tokyo ©AFP

Océanie : Melbourne et ses « 20-minute neighbourhoods »

Melbourne réorganise son urbanisme pour que chaque quartier offre tous les services essentiels à moins de 20 minutes à pied ou à vélo. Résultat : une baisse de 12 % de l’usage de la voiture en cinq ans.

Les expatriés, acteurs du changement

Les Français de l’étranger ont un bilan carbone souvent alourdi par les voyages en avion. Un aller-retour Paris-New York émet environ 1 tonne de CO₂ par passager, soit l’équivalent de six allers-retours Paris-Marseille. Pour réduire notre empreinte, nous pouvons :

  • Privilégier le train pour les trajets européens.
  • Utiliser les transports en commun et le vélo dans leur ville d’accueil.
  • Participer aux initiatives locales de mobilité durable.

La Journée mondiale sans voiture rappelle que vivre sans voiture en ville est non seulement possible, mais aussi bénéfique pour la santé et la planète. Et vous, comment comptez-vous vous mobiliser le 22 septembre ? Dites-le-nous par mail sur [email protected] ou via les réseaux sociaux.

Auteur/Autrice

  • Chantal Julia est maitre de conférence en Suisse. Après plusieurs années à l'Université de Lettre Paris 1, Chantal a suivi son compagnon à Lausanne où elle enseigne toujours la littérature française. Elle écrit pour différents magazines universitaires et Lesfrancais.press

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