L’ancien député français Joachim Son-Forget a annoncé lundi avoir changé de genre et de nom à l’état civil, s’identifiant désormais comme une femme, a rapporté le quotidien suisse Blick, repris par Le Parisien. Habituée des frasques et des polémiques, elle assure que cette transition est tout à fait sérieuse, présentant les documents des services de l’état civil enregistrés à Genève, en Suisse, où elle vit.
Cette transition « n’est plus un secret d’alcôve »
« Ça n’a pas été évident de choisir, mais j’aime bien Eva, une référence à Ève, créée à partir d’une côte d’Adam. Elle a tout de suite fait des bêtises », a expliqué Eva Son-Forget, qui fut député des Français de Suisse. « Ce changement statutaire est très important pour moi. Quand votre transition est reconnue par les autres, elle devient réalité. Elle n’est plus un secret d’alcôve », a expliqué celle qui a trois enfants, âgés de 5, 9 et 17 ans.
« Ils avaient observé mon évolution, vestimentaire notamment. Ils avaient dû comprendre », poursuit-elle. « J’ai prévenu les plus petits pour qu’ils puissent se défendre à l’école. Je leur ai expliqué que cela ne changeait rien pour eux. Que c’était simplement la continuité de mon comportement habituel. »
Engagé dans le camp macroniste avant de finalement rejoindre le parti Reconquête d’Éric Zemmour, l’ex-député a fait l’objet de nombre de polémiques. En juin, celui qui s’appelait alors Joachim Son-Forget avait été interpellé au volant de sa voiture sous l’emprise de cocaïne, après un refus d’obtempérer.
Il avait expliqué à Blick en juin dernier « avoir paniqué » et « fui le canton » après avoir été « hospitalisé de force à Genève ».
« J’ai entamé une réflexion sur mon identité sexuelle. Ce changement, cette attitude plus féminine, a provoqué l’ire de mon entourage personnel et professionnel qui a décidé d’entamer un processus de psychiatrisation obligatoire à mon encontre, sous des prétextes fallacieux ».
Eva Son-Forget
Une réputation sulfureuse
L’ancien député s’est construit une réputation sulfureuse sur X/Twitter, se retrouvant au cœur d’accusations de sexisme, en critiquant en 2018 le physique d’Esther Benbassa, sénatrice EELV, le jour de Noël, évoquant le « pot de maquillage » qu’elle se mettrait « sur la tête ».
En 2020, c’était lui, alors candidat à la présidentielle 2022, qui avait déclenché le scandale qui a conduit Benjamin Griveaux à renoncer à sa candidature à la mairie de Paris, en partageant sur Twitter le lien vers l’article, jusque-là confidentiel, qui dévoilait l’existence de vidéos sexuelles embarrassantes à son encontre. Cette nouvelle annonce ne manque pas de souligner sa capacité de faire de nouveau parler. « Le roi du trollage », peut-on notamment lire sur X.
« Un appel à la tolérance »
Aujourd’hui, Eva Son-Forget affirme défendre une démarche qui « engage [sa] vie » et l’expose, elle, et ses enfants. « Je ne prendrais pas ouvertement la parole si cela n’était pas crucial pour moi, mais surtout pour d’autres, plus faibles que moi, qui ne peuvent assumer leur vie comme ils la rêveraient », affirme-t-elle. « C’est un appel à la tolérance et à la liberté de choix de son identité de genre. »
Selon le média suisse, Eva Son-Forget n’envisage pas pour l’instant un retour en politique. « Mais c’est clair, que dans mon ancien camp zemmouriste, à l’UDC et aux extrêmes, cette nouvelle va faire grincer des dents », commente-t-elle.
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