Alors que Donald Trump est de retour à la Maison Blanche, après avoir prêté serment lors de son investiture à Washington DC ce lundi 20 janvier, le monde retient son souffle. On fait un tour d’horizon des réactions dans le monde sans oublier les élus des Français de l’étranger.
UE : le doux souvenir de l’alliance
En Europe, 75% des citoyens sont inquiets du retour de Donald Trump. Sûrement à juste titre, car les États européens s’annoncent comme les grands perdants de la mandature qui s’ouvre. Installée confortablement derrière le parapluie américain, l’Europe a consacré ses ressources ces dernières décennies à construire un modèle social protecteur pour ses citoyens. Un choix qui a été possible grâce à la baisse drastique des dépenses militaires. C’est d’ailleurs le message publié sur les réseaux sociaux de l’ancien Premier ministre des Pays-bas, Marc Rutte, aujourd’hui Secrétaire général de l’OTAN : « Avec le retour du Président Trump, nous allons dynamiser les dépenses de Défense et la production. Mes chaleureuses félicitations à @realDonaldTrump pour son investiture en tant que 47e président des Etats-Unis, et à @JDVance en tant que vice-président. Ensemble, nous pouvons parvenir à la paix par la force – à travers l’Otan ».
Mais selon les observateurs, les USA ne veulent plus prendre en charge notre défense. En pleine crise budgétaire, il faudra faire des choix pour réarmer nos nations, cela prendra du temps, les gouvernements l’ont bien compris et veillent à rappeler le « long partenariat » qui unit les deux continents.
D’ailleurs, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen dans son message de félicitations a tenu à rappeler « la force durable du partenariat transatlantique » au nouveau président.
« Ensemble, nos sociétés peuvent atteindre une plus grande prospérité et renforcer leur sécurité commune » – La présidente de la Commission Ursula von der Leyen
Autre acteur de poids, le chancelier Olaf Scholz qui a souhaité la poursuite « de bonnes relations transatlantiques » avec les Etats-Unis, l' »allié le plus proche » de l’Allemagne.
C’est donc la ligne des chefs d’Etats européens dans leur majorité, mais pas celui du Président de la République française. En effet, Emmanuel Macron a décidé de prendre une posture plus offensive en déclarant que « si on décide d’être faibles et défaitistes, il y a peu de chances d’être respectés par les États-Unis d’Amérique du président Trump« . Un message nuancé par la nécessité de « coopérer » avec le milliardaire américain qui « sait qu’il a en France un allié solide« . Car en réalité, la diplomatie française phosphore et réfléchit à l’approche qu’elle veut adopter avec le dirigeant américain, bien plus préparé que lors de sa première élection en 2016.
Les expatriés français veulent croire au sursaut européen
Du côté des élus des Français de l’étranger, ce jour d’investiture est aussi l’occasion de lancer un nouvel appel à l’Union européenne. Ainsi, Roland Lescure, député des Français du Canada et des Etats-Unis, estime qu’« il est nécessaire que l’Europe, comme premier marché mondial, se réveille ». Et l’ancien ministre de l’Industrie souhaite aussi que l’UE « ne cède pas à la volonté de Donald Trump de diviser pour mieux régner. »
Depuis Washington, Olivier Piton qui représente nos compatriotes vivant dans cette zone, nous a confié que, pour lui, « l’élection de Donald Trump est l’occasion rêvée pour les Français et les Européens de reprendre leur destin en mains et de ne plus compter systématiquement sur les Etats-Unis ». Pour l’élu consulaire et spécialiste de la politique américaine, « cela vaut pour la défense, certes, mais aussi pour le commerce et les relations internationales ». Celui qui est aussi élu à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) indique également que « l’objectif prioritaire majeur des quatre années qui viennent est de se donner les moyens de notre autonomie retrouvée. Cela passera par quelques sacrifices, notamment financiers, mais c’est indispensable. »
Pour Hélène Conway-Mouret, sénatrice des Français établis hors de France, ce jour d’investiture est aussi l’occasion de saluer le travail du président américain qui quitte la Maison Blanche. L’ancienne ministre souhaite « rendre hommage à Joe Biden, à sa longue carrière au service du peuple américain et à son bilan prospère en tant que Président». La spécialiste de la défense évoque également le leader démocrate sortant comme faisant « partie de ces derniers Américains à chérir le lien précieux qui unit Europe et Etats-Unis. »
Dans le reste du monde, on salue l’arrivée de Donald Trump
Sur les autres continents, l’arrivée de Donald Trump est assimilée à un renouveau. D’Israël à l’Inde en passant par la Russie, le nouveau président américain est synonyme de prospérité et de paix.
Comme Vladimir Poutine a félicité son homologue américain et s’est dit « ouvert au dialogue » sur l’Ukraine pour aboutir à une « paix durable« , trois ans après s’être lancé à l’assaut de son voisin. Du côté du Canada, le Premier ministre démissionnaire a déclaré que « Le Canada et les États-Unis entretiennent le partenariat économique le plus fructueux au monde et sont le premier partenaire commercial l’un de l’autre ». Pourtant Justin Trudeau redoute que le président américain ne mette à exécution sa menace d’imposer des droits de douane de 25%.
En Inde, c’est presque l’euphorie, alors que 80% des Indiens se disent confiant avec Donald Trump. Logiquement, le Premier ministre indien Narendra Modi a, donc, félicité lundi son « cher ami » Donald Trump, et s’est dit « impatient » de « travailler de nouveau en étroite collaboration » avec Donald Trump afin de « bâtir un meilleur avenir pour le monde » qui « bénéficiera à nos deux pays« . Même son de cloche en Israë où Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a félicité Donald Trump, lui promettant « les plus beaux jours » des relations entre les deux pays dans les années à venir.
Enfin, notons qu’au Brésil que le ton est plus proche de l’état d’esprit des Européens. En effet, le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a exprimé lundi son souhait que les États-Unis demeurent un « partenaire historique » du Brésil sous l’administration du républicain Donald Trump, allié de son rival d’extrême droite Jair Bolsonaro.
Laisser un commentaire« Nous ne voulons pas de querelles, ni avec le Venezuela, ni avec les Américains, ni avec la Chine, l’Inde ou la Russie ». – Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva