IA européenne se déploie dans une plateforme très française

« Il faut que nous nous distinguions, non seulement par nos régulations, mais aussi par notre culture », plaide le député Cédric Villani au sujet de l’intelligence artificielle, en ouverture de la première Nuit européenne de l’IA, organisée à Paris. Le « monsieur IA » de LREM est venu soutenir la future plateforme IA4EU (l’intelligence artificielle pour l’Union européenne), qui sera lancée cet été d’après Patrick Gatellier, manager R&G chez Thales et coordinateur du projet.

Elle aura pour objectif de promouvoir une vision européenne de l’IA, axée sur l’éthique, et proposera un accompagnement aux projets de recherche et à la quête de financement des entreprises du secteur. La plateforme contiendra un moteur de recherche dédié à l’IA, un espace pour mettre à disposition des jeux de données, et des ressources pour tester algorithmes et autres prototypes. Si les grandes lignes du projet sont tracées, les détails ne sont pas encore réglés.

La France plus que jamais locomotive de l’IA européen

Au total, 79 partenaires publics et privés, issus de 21 pays (sur les 28 membres de l’UE) participent à ce projet doté de 20 millions d’euros sur trois ans financés par la Commission européenne. Au-delà de cette diversité, c’est bien la France qui tire les ficelles de IA4EU. Thalès coordonne le projet tandis que la fédération professionnelle du numérique France Digitale en est le principal organisateur. L’éditeur Qwant sera en charge de créer le moteur de recherche de la plateforme, et le géant français OVH l’hébergera sur son cloud. Cerise sur le gâteau, IA4EU a noué son premier partenariat de promotion de l’intelligence artificielle avec… la région Île-de-France.

La France espère ainsi faire passer à l’échelle européenne les valeurs éthiques qu’elle promeut pour se distinguer des géants américain et chinois. Mohammed Adnène Trojette, conseiller auprès du président et du Premier ministre, chargé de prononcer le discours du secrétaire d’État au numérique, Cédric O, qui était absent, a abondé en ce sens.

« Nous avons besoin de promouvoir une vision humaniste de l’IA. Il faut définir l’équilibre entre la rupture technologique et la protection de nos valeurs » a-t-il défendu lors de la conférence d’introduction.

Pour s’assurer que cette ligne est respectée, IA4EU sera dotée d’un conseil éthique formé par des acteurs extérieurs au projet, en plus de conseils industriels et scientifiques. L’institution soutiendra également des travaux de recherche sur l’explicabilité et la vérifiabilité des algorithmes, deux enjeux essentiels de transparence pour permettre de comprendre les décisions prises par les intelligences artificielles. La plateforme devrait disposer de différentes passerelles avec les nombreuses initiatives européennes dédiées à l’IA. Huit projets industriels pilotes verront le jour d’ici la fin de l’année.

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