Huit ans après la catastrophe de Fukushima, malgré l’arrêt des centrales allemandes, malgré l’arrêt de Fessenheim, malgré le surcout des surgénérateurs de 3èmegénération, le nucléaire se porte bien dans le monde.
En Chine, le réacteur EPR de troisième génération a été mis en route et a été branché au réseau en décembre dernier. Un second EPR est en construction et devrait fonctionner dés cette année. Près de 200 ingénieurs français y travaillent.
L’Inde prévoit la construction de 6 EPR (en coopération avec EDF) à l’horizon 2040. A Taïwan, les électeurs ont rejeté à 59% un projet du gouvernement proposant d’arrêter la production d’origine nucléaire en 2025. Au Japon, après Fukushima, 5 réacteurs ont été remis en service. L’Arabie saoudite a confirmé son programme nucléaire, tout comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas. La Pologne prévoit un réacteur opérationnel en 2033 pour diminuer la production issue du charbon.
En France, la programmation annuelle de l’énergie du gouvernement demande à EDF l’élaboration d’un nouveau programme nucléaire, en y intégrant l’EPR. Le but est de lisser la déconstruction de 14 centrales qui auront atteint les soixante ans de service. Les Américains, eux, ont décidé de prolonger l’activité de leurs centrales jusqu’à 80 ans. Ils considèrent que, quel que soit son âge, à partir du moment où la maintenance est permanente et les normes de sécurité toujours plus sévères, une centrale en état de marche peut rester en état de marche.
Le nucléaire, que l’on jugeait moribond il y a peu, a encore le vent en poupe. Si les énergies renouvelables montent en puissance, elles n’apparaissent pas capables de remplacer les énergies fossiles ni de faire face à l’accroissement de la demande à moyen terme. Le problème du stockage de l’énergie n’est pas résolu. Pourtant, le coût de l’électricité nucléaire augmente avec les nouvelles exigences de sécurité et celui des énergies renouvelables baisse. Malgré Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, les accidents sont considérés comme rares et la filière nucléaire après soixante années d’expérience, apparait comme fiable par la plupart des pays. Restent pourtant de nombreuses incertitudes anxiogènes, car si les accidents sont rares, un seul suffit. Et puis la question des déchets nucléaires, après soixante années, n’a toujours pas trouvé de solution satisfaisante. Le chant du cygne ?
La rédaction
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