Le Premier Ministre Britannique, Boris Johnson, 55 ans, est toujours en soins intensifs à l’hôpital St Thomas de Londres
. L’homme fort de Londres, fer de lance du Brexit, qui avait il y a quelques mois obtenu une victoire éclatante aux élections législatives et travaillait ardemment, il y a encore quelques semaines, sur le dossier du Brexit, combat la pandémie qui l’a touché et dont il souffre depuis environ 10 jours.
Une heure après le discours de la Reine dimanche 5 avril, Downing Street, résidence officielle du Premier Ministre, annonçait que Boris Johnson était hospitalisé dans le prestigieux hôpital St Thomas, à deux pas de ses bureaux et du Parlement britannique.
Les Français du Royaume-Uni suivent l’évolution de la santé du Premier Ministre
Le Premier Ministre a été placé lundi soir en soins intensifs, avec la possibilité, selon le communiqué officiel, de devoir être intubé. Les médias britanniques, et du monde entier, se sont immédiatement mobilisés pour couvrir cet évènement quasiment sans précédent dans l’histoire politique britannique, et ce alors que son ministre des affaires étrangères, Dominic Raab, était désigné comme « en charge » de la situation, sans que sa position soit parfaitement claire dans un pays qui, rappelons-le, n’a pas de constitution écrite et de règles clairement établies pour ce genre de situation.
Les Français du Royaume-Uni suivent avec la plus grande attention cette situation sans précédent, parfois par le biais de conversations WhatsApp.
Olivier Jauffrit, Français qui vit dans la banlieue de Londres depuis 17 ans, nous décrit la situation : « l’hospitalisation du Premier Ministre est un choc pour tous. Il ne fait bien sûr pas l’unanimité et ses premières réactions concernant la pandémie ont montré une fois de plus son dilettantisme habituel et a surement fait beaucoup de dégâts. Mais il faut aussi reconnaitre qu’il a mis en place un pack de soutien aux travailleurs et aux indépendants sans précédents qui a beaucoup surpris de la part d’un élu conservateur. Plus Churchill que Thatcher sur ce point ! ».
Le Royaume-Uni a rapatrié de nombreux résidents sur le sol britannique, qui n’ont pas tous la nationalité donc, qui se trouvaient à l’étranger. Avions, trains, bateaux, tous les moyens étaient bons pour rejoindre l’île qui est désormais quasi totalement confinée.Le Consulat et l’Ambassade de France ont par ailleurs communiqué avec les Français du Royaume-Uni.
» c’est bruyant, animé, tous les jours, à peu près tous les soirs, toute l’année. Et soudainement, plus rien. C’est très étonnant et un peu déprimant aussi » Vincent – Français à Londres
Les londoniens confinés dans de petits logements
Vincent, un Français qui habite également de longue date au Royaume-Uni, nous décrit une situation étrange : « j’habite dans le centre de Londres, c’est bruyant, animé, tous les jours, à peu près tous les soirs, toute l’année. Et soudainement, plus rien. C’est très étonnant et un peu déprimant aussi ».
Autre problème, le manque d’espaces de vie : les loyers sont exorbitants, et même des personnes avec de bons revenus peuvent vivre dans des espaces réduits. William, est franco-britannique et est venu vivre dans le pays de son père pour suivre de prestigieuses études a désormais un confortable salaire du Foreign Office et , statut de haut fonctionnaire oblige, ne risque pas d’être impacter. Pour autant, il vit dans 30 mètres carrés, ce qui est déjà bien plus que certains, et se sent plus qu’à l’étroit au bout de deux semaines : « quand on a pas de patrimoine initial, même un bon salaire ne suffit pas forcément à quitter un studio ou une colocation. Mais ne nous plaignions pas, vivre à Londres c’est aussi avoir d’excellents hôpitaux, de grands supermarchés qui restent largement fournis …. ».
Les écoles s’adaptent, de manière variable
Concernant le système éducatif, les choses semblent ne pas trop chaotiques : le lycée français est fermé mais a mis en place, comme les autres établissements, des vidéos, des cours en ligne, tout une batterie d’outils pour continuer à suivre ses 3 500 élèves. Ceux de terminale restent en attente d’explications concernant la façon dont leur moyenne, qui validera l’année faute de baccalauréat, sera calculée entre terme de notation pré-confinement et d’assiduité.
Dans le système d’enseignement britannique, les choses sont plus variables d’une école à l’autre. Les fameuses « Public Schools » qui accueillent le gratin de la haute société britannique ont toutes mises en place des mécanismes extrêmement poussés avec cours en ligne pour limiter au minimum l’impact du confinement. Nul doute qu’Eton, où passent tous les princes de la famille Windsor, ne verra pas la qualité de son cursus réellement altéré, même si ces établissements sont aussi, habituellement, des lieux ou se pratique le sport de manière intensive.
Olivier, dont la fille de 10 ans est également dans l’enseignement britannique, nous a décrit la situation dans son école (locale), et elle est plutôt bonne aussi : « les écoles sont fermées depuis le 20 mars. La première semaine, l’accompagnement passait par un appel en ligne sur skype, et l’école avait donné un projet : trouver des idées pour « sauver le monde ». La deuxième semaine, enfin les premiers jours car depuis ce sont les vacances de Pâques, a été plus structurée. Maintenant, je sais que ce fut beaucoup plus chaotique dans d’autres écoles, espérons que les vacances permettront, si besoin, d’organiser cela ! ».
Ainsi et comme dans de larges parties du monde, la vie s’organise et les habitudes changent au Royaume-Uni. Le débat sans fin du Brexit a très largement été mis au frigo, celui du « Megxit » concernant le prince Harry et son épouse, également, et les considérations plus terre-à-terre dominent : occuper les enfants, organiser le télétravail, s’informer…
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