Des milliers de handicapés français, polyhandicapés, trisomiques, autistes vivent en Belgique
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Parmi eux, une dame, avec un autisme lourd, résidente en Belgique depuis 30 ans et qui est sous la tutelle d’un organisme français. Selon les informations de l’AFrESHEB (l’association pour les Français en situation de handicap en Belgique), cette personne va, avec l’aval de son organisme de tutelle, être déplacée dans un établissement en France. Une situation préoccupante, en particulier pour les autistes qui sont très sensibles aux changements de leur environnement et spécialement quand ils sont depuis si longtemps habitués à une vie cadré dans un climat connu.
Les familles des Français en Belgique interloquées selon l’AFrESHEB
Cela pose la question, plus large, du handicap et de l’accueil des handicapés français à l’étranger et en particulier en Belgique.
En effet, 6500 adultes français sont dans des centres en Belgique ainsi que 1500 enfants auquel il faut ajouter, selon l’AFrESHEB, 1000 enfants qui font la navette chaque jour et 300 autres dans des internats belges et donc non-inscrits dans les statistiques officielles.
Selon les informations d’Isabelle Resplendino, présidente de l’AFrESHEB, que nous avons contacté, les personnes en charge, sous le régime de la tutelle, des personnes handicapées françaises en Belgique, ont reçu un courrier leur demandant si ils souhaitent toujours que la personne accompagnée reste outre-quiévrain. Elles seraient particulièrement inquiètes, dans l’hypothèse où elles souhaitent que leur proche reste dans les institutions belges, que cela ait un impact sur les aides dont elles bénéficient de la part de la France.
Par ailleurs, et toujours selon l’AFrESHEB, 50% des personnes françaises en situation de handicap en Belgique sont sous tutelle d’agences de la même nature que celle de cette personne qui va devoir revenir en France. Une inquiétude donc, celle que cet exemple ne devienne la norme.
Des pratiques différentes entre les deux pays
Outre une capacité d’accueil importante en Belgique, ce qui attire les Français dans ce pays pour leurs proches, est souvent une approche médicale et éducative différente.
La Belgique privilégie une approche éducative et non pas seulement médicale. Une façon, mais le sujet est complexe, de permettre aux personnes handicapées de mieux être insérées et de moins vivre leur handicap au quotidien. C’est une des raisons de l’attrait du Royaume pour les Français, outre bien sûr la proximité géographique.
Un calendrier à établir, une politique et une stratégie à définir
La question des personnes françaises handicapées en Belgique est un sujet de longue date. Ce fut notamment un élément durant la campagne des législatives pour les Français du Benelux. Il est important, si rapatriement il y a, d’établir un calendrier précis. Egalement de s’assurer de la capacité des nouvelles structures d’accueil.
Le ministère en charge et l’Agence de l’enseignement du français à l’étranger n’ont pas, pour le moment, répondu à nos questions malgré nos sollicitations, mais il ne fait nul doute que ce sujet sensible sera suivi de près à Paris.
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