Le Brexit entre définitivement dans la galerie des horreurs. Ou des blagues. En reculant le départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne, les dirigeants européens ont choisi une date symbolique, celle d’Halloween, la fête des sorcières le 31 octobre. D’ici là, beaucoup de choses peuvent se passer. Ou rien. Au Royaume-Uni, on est plutôt habitué à rien. Les députés disent non à tout. Teresa May s’accroche en gardant l’espoir qu’ils diront oui à quelque chose. Même la promesse de son départ n’a pu emporter leur conviction. Cette date porte un nom: le « Halloween Brexit ».
Une chose changera : la Commission. A moins que Teresa May n’arrive à convaincre les députés de quelque chose qui ferait sortir le Royaume-Uni avant les élections sinon les Britanniques enverront des députés à Strasbourg. Une blague. D’ici à ce qu’ils décident de rester.
Ce qui serait judicieux, ce serait d’annoncer Michel Barnier, le négociateur en chef au nom de l’UE comme futur Président de la Commission. Peut-être les Britanniques le verraient-ils comme un sorcier et que cela accélérerait les choses. Il serait assez juste de le voir écarter, le 31 octobre, les fantômes du Brexit.
D’ici là, les élections européennes ne permettront sans doute pas à un parti seul d’imposer son candidat (ce ne pourrait être que le PPE). Il faudra un accord entre partis de gouvernement, et entre gouvernements, avec le départ programmé du Royaume-Uni. Barnier, qui n’a pas voulu être le candidat officiel du PPE, parait le mieux placé. La surprise du chef.
Laurent Dominati
A. Ambassadeur de France et A. Député de Paris
A voir : le film « Brexit », de Toby Haynes, avec Benedict Cumberbatch (Sherlock Holmes) montre la campagne anti-Brexit de l’intérieur. Œuvre de fiction, mais inspirée de faits ô combien réels. Rythme à l’anglaise, excellent. Bientôt Brexit 2, le retour.
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