Opposés à l’ingérence étrangère, des Haïtiens manifestent pour dire non au déploiement d’une force armée internationale dans le pays, une proposition de l’ONU après l’appel à l’aide de leur gouvernement face à la violence. Frédéric Thomas (CETRI) est spécialiste d’Haïti, il partage son analyse avec nous.
Une force armée internationale
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réclamé dimanche le déploiement d’une force armée internationale en Haïti, pays pauvre des Caraïbes « paralysé » par une crise sécuritaire « dramatique » sous l’emprise de bandes criminelles et sous la menace du choléra.
« Le secrétaire général exhorte la communauté internationale, y compris les membres du Conseil de sécurité, à examiner en urgence la demande du gouvernement haïtien de déployer sans délai une force armée spécialisée internationale pour faire face à la crise humanitaire », a demandé Antonio Guterres dans un communiqué de son porte-parole Stéphane Dujarric.
Le prochain Conseil de sécurité prévu pour débattre de la crise en Haïti est prévu le 21 octobre mais le secrétaire général de l’ONU a d’ores et déjà envoyé dimanche au Conseil « une lettre présentant des options pour un soutien renforcé à la sécurité », conformément à la résolution 2645 adoptée le 15 juillet, a indiqué la même source.
La communauté française en attente
Du côté des Français installés sur l’île, la situation est difficile. Consulat au ralenti, Lycée et autres antennes culturelles fermées, les expatriés se sentent abandonnés.
La communauté française en Haïti est composée d’environ 1500 Français inscrits sur le site de l’ambassade. Les deux-tiers d’entre eux y habitent depuis de longues années, voire plusieurs générations. Ces personnes comprennent donc bien la mentalité locale et les modes de vie. Par contre, le tiers restant, étant composé de travailleurs en déplacement sur l’île caribéenne pour une durée de six mois à trois ans, rencontre plus de difficultés pour s’acclimater.