Portées par les marchés américains et asiatiques, les exportations de vins et spiritueux français ont atteint un plus haut historique. Elles franchissent pour la première fois le seuil des 13 milliards d’euros.
Malgré un contexte peu favorable, marqué par les menaces de guerre commerciale entre la Chine et les Etats Unis, les doutes concernant l’impact du Brexit et le ralentissement de la demande asiatique, les exportations de vins et spiritueux françaises continuent de séduire les consommateurs étrangers.
Pour la première fois, les exportations de boissons alcoolisées françaises ont franchi la barre symbolique des 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en croissance de 2,4% par rapport à 2017. Une performance qui permet à la balance commerciale d’afficher un excédent de 11,2 milliards d’euros. « Ce qui fait de nous le deuxième excédent français derrière l’aéronautique », se félicite Antoine Leccia, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS) auprès du journal L’Echo.
Deux tiers des exportations hors Europe
Ces bons résultats sont avant tout tirés par les pays tiers qui totalisent près de 70 % des exportations de vins et spiritueux. Premier client des boissons françaises, les Etats-Unis restent le premier marché d’exportation français. Et ce ne sont pas les tweets rageurs du président américain qui y ont fait quelque chose, le marché américain continue d’afficher un rythme de croissance soutenue à 4,6 % sur un an.
« Dans cette région, il faut prendre en compte les exportateurs vers Singapour et Hong Kong pour avoir une vision globale et alors nous affichons un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros en légère baisse de 1 %. »
Menaces du Brexit
Ces bonnes performances hors d’Europe ne cachent pourtant pas les craintes des exportateurs en vue du Brexit. Alors qu’elle avait déjà tiré la sonnette d’alarme en janvier dernier, la FEVS rappelle les enjeux d’un no deal pour la filière française. Le marché britannique reste le troisième marché pour les exportations de vins et spiritueux français. « Alors que jusqu’alors les opérateurs britanniques se montraient confiants, nous voyions, depuis le début 2018, les craintes augmenter progressivement, explique Antoine Leccia à l’Usine Nouvelle. Ils n’hésitent plus à augmenter leurs importations et leur stocks pour se couvrir en cas de no deal. »
La FEVS anticipe à la fois un risque en termes de flux qui ralentirait les livraisons d’alcools français et le rétablissement de taxes d’exportations. Elle craint également un ralentissement de l’économie britannique qui se traduirait par une baisse de pouvoir d’achat et de la demande. « Mais notre principal point d’attention reste sur la fluctuation de la livre qui pourrait créer un trou d’air« , précise Antoine Leccia.
Chute des volumes et hausse des prix
Si les résultats en valeur sont en hausse, la filière doit toute de même faire face à une baisse des volumes exportés. En cause ? Une récolte historique faible en 2017 selon la FEVS. « Cette moindre disponibilité contribue à l’augmentation en valeur des exportations de vin », explique Antoine Leccia. Selon Philippe Casteja », Président Directeur Général de Borie-Manoux au journal Le Figaro, « la mauvaise récolte 2017 s’est traduite par une augmentation des prix de l’ordre de 20 % le tonneau de bordeaux.
La récolte 2018 est annoncée comme « bonne » avec 100 millions de caisses en plus par rapport à 2017. Elle devrait permettre de revenir sur cette hausse de prix et relancer les exportations en volumes.
La rédaction
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