Alors que la production mondiale de plastique devrait tripler d’ici 2060, la perspective d’un accord a été compromise par les pays opposés à des restrictions sur la production, notamment les pays pétroliers, la Russie, l’Inde, les États-Unis et la Chine.
« Malgré tous nos efforts, nous devons repartir les mains vides », a reconnu vendredi 15 août un représentant de la petite nation insulaire de Tuvalu, à l’issue d’un marathon de négociations effréné de 24 heures qui s’est soldé par l’échec des pourparlers.
Un représentant de l’Afrique du Sud a déclaré que « les positions restent très éloignées », trop éloignées pour parvenir à un quelconque traité.
Échec d’année en année
En 2024, une première série de négociations sur un traité mondial sur les plastiques s’était également soldée par un échec à Busan, en Corée du Sud.
Outre le plafonnement de la production, le financement des pays en développement s’est avéré le sujet le plus controversé lors des longues négociations en Suisse, qui se sont soldées par ce que le Centre pour le droit international de l’environnement (CIEL), observateur des négociations, a qualifié d’« échec cuisant ».Le processus, qui repose sur le consensus, est « fondamentalement brisé », a ajouté le groupe.
Agnes Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, s’est dite « déçue » et « en colère ».
« Une poignée de pays, guidés par des intérêts financiers de court terme et non par la santé de leurs populations et la durabilité de leur économie, ont bloqué l’adoption d’un traité ambitieux contre la pollution plastique »
Agnes Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique.
Les efforts visant à élaborer un traité mondial sur les plastiques vont repartir de zéro après ce nouvel échec, le prochain cycle de négociations devant débuter sur la base du texte rejeté en Corée du Sud l’année dernière. Les révisions apportées au texte en Suisse seront tout simplement abandonnées. Le calendrier du prochain cycle de négociations n’a pas encore été fixé.