Gabriel Attal, le Premier ministre français, a réalisé, ce 05 février 2024, son premier déplacement en Europe. En toute logique, il a choisi Berlin, signal fort de sa volonté de replacer le couple franco-allemand au cœur de la dynamique européenne. Son déplacement en Allemagne, placé sous le signe du « sursaut franco-allemand », prévoyait une étape devant les représentants de nos compatriotes installés dans le pays de Goethe. Il a martelé un message simple : les deux pays doivent surmonter leurs « moments difficiles » pour faire barrage aux « populistes » et aux extrêmes.
Visite amicale malgré les frictions
Manteau trois-quarts, pas assuré et mine fermée propre à une revue des troupes. Au son de la musique militaire, Gabriel Attal foule son premier tapis rouge à l’étranger depuis qu’il porte les habits de premier ministre. À Berlin, dans la cour de la chancellerie, le nouveau chef du gouvernement rode ce lundi la facette internationale de sa fonction par une première visite officielle.
Le choix de se rendre en Allemagne moins d’un mois après être devenu chef du gouvernement marque son empressement à occuper le terrain européen. «Ça n’a pas été toujours le choix de mes prédécesseurs de choisir l’Allemagne et lorsqu’ils l’ont fait ça a mis un peu de temps…», a lui-même souligné Gabriel Attal en arrivant outre-Rhin. L’amitié franco-allemande est un «carburant indispensable pour que l’Europe avance», a-t-il ajouté aux côtés du chancelier Olaf Scholz, de 31 ans son aîné.
Le dirigeant allemand s’est dit «enchanté de travailler» avec son invité, né l’année de la chute du mur de Berlin, avant de célébrer l’amitié franco-allemande lors d’un dîner. Égard qui n’avait pas été réservé à Élisabeth Borne, lors de sa venue en novembre 2022.
Pourtant, entre Paris et Berlin, les points de frictions sont nombreux, même si les responsables des deux pays affichent leur détermination à remettre la relation sur les rails sur la question du marché de l’électricité dont dépend la facture énergétique des ménages et entreprises, sur celle de la défense ou de la place du nucléaire.
Avec les Français, cap sur les élections européennes
Un peu plus tôt, Gabriel Attal avait commencé son déplacement par une rencontre avec la communauté française installée outre-Rhin. Pas moins de 180.000 personnes, dont 30.000 à Berlin.
Au sein de la résidence qui jouxte la porte de Brandebourg, le premier ministre a tenu un discours pleinement politique, tourné vers les élections européennes qui se tiendront en juin prochain. «Que nos deux nations se divisent et c’est l’Europe tout entière qui hésite. Cette brèche de la division, c’est celle qu’attendent les populistes, celle dont se repaissent les extrêmes, guettant la moindre de nos différences pour flatter les plus bas instincts et tenter de saborder l’Europe», a-t-il répété.
Les observateurs ont noté que le député des Français d’Europe centrale, Frédéric Petit (MODEM) était absent, en déplacement sur le terrain, le cabinet du Premier ministre ayant prévenu tardivement l’élu. Mais par contre, dans les bagages de Gabriel Attal, se trouvait Pieyre Alexandre Anglade, député des Français du Bénélux, responsable de la campagne des élections européennes pour le parti présidentiel, Renaissance. Ce dernier étant aussi candidat au poste de Secrétaire d’État aux Affaires européennes, sa présence auprès du Premier ministre serait un signe pour certains élus consulaires. Surtout que selon Politico, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné soutiendrait largement l’ancien assistant parlementaire européen.
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Directeur de publication et rédacteur en chef du site lesfrancais.press
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