Gabriel Attal à Londres ce 18 juin : entre mémoire, renaissance et ambitions

Gabriel Attal à Londres ce 18 juin : entre mémoire, renaissance et ambitions

En ce 18 juin, le déplacement à Londres de Gabriel Attal n’est pas un hasard, pas plus que le déroulé de sa journée. Devoir de mémoire, réunion politique sous l’égide de « Renaissance » et positionnement à l’international au menu. Entre histoire et ambitions futures, l’ancien Premier Ministre a aussi rencontré des leaders politiques britanniques comme Tony Blair. Lesfrancais.press a pu suivre ce parcours marathon, au cours duquel chaque pas pourrait façonner un destin.

Commémoration de l’appel du Général de Gaulle

C’est donc au pied de la statue du Général du Gaulle, entouré d’élus et de jeunes élèves du lycée français de Londres, que Gabriel Attal a entamé sa journée.

Gabriel Attal, au pied de la statue du Général du Gaulle
Gabriel Attal, au pied de la statue du Général du Gaulle

À cette occasion, une gerbe a été déposée, une Marseillaise chantée, et un mantra que l’ancien Premier Ministre a voulu partager : celui de la liberté, comme fil rouge entre l’histoire et le présent. « La Manche n’a jamais été un océan. Elle n’est qu’un bras, tendu vers l’autre », a notamment déclaré l’actuel secrétaire général du parti politique français « Renaissance », lors de sa première intervention de la journée. Le ton était ainsi donné.

Entretiens avec des leaders britanniques, dont Tony Blair

Au cours de l’après-midi, le Président du groupe « Ensemble pour la République » à l’Assemblée nationale a rencontré d’anciens leaders politiques du Royaume-Uni, dont Tony Blair. Il a également enregistré un épisode du podcast britannique The Rest Is Politics aux côtés d’Alastair Campbell et Rory Stewart. En tendant l’oreille pour écouter leur échange, Gabriel Attal semble déjà rodé à l’exercice, entre diplomatie douce et affirmation d’un leadership européen en construction.

Gabriel Attal à Londres le 18 juin 2025
Gabriel Attal à Londres le 18 juin 2025

Mais c’est le soir que le « vrai » rendez-vous avait lieu. Celui de la réunion politique publique. Celle-ci s’est tenue à quelques rues de Gloucester Road, au sein de l’hôtel Hilton situé dans le quartier français.

« Être libre, ce n’est pas choisir la couleur de son passeport. C’est choisir le visage de son destin »

À son arrivée, la salle était pleine. Gabriel Attal avait ainsi attiré nos compatriotes vivant à Londres, comme des entrepreneurs, des étudiants, des retraités, et même quelques curieux venus en familles, … bref la France de l’exil, mais pas de l’oubli.

Rencontre avec les Français de Londres

D’ailleurs, répondant à une question de notre correspondant Lesfrancais.press sur nos expatriés à Londres, Gabriel Attal a vu dans cette communauté « une grande diversité, contrairement à certaines caricatures qui peuvent exister, à certaines idées reçues qui peuvent exister parfois » sur les Français de l’étranger.

Il a ainsi souligné la diversité et l’engagement de nos ressortissants au Royaume-Uni « dans le secteur privé, dans le secteur public ou parapublic, dans la recherche, et aussi des étudiants, des retraités, des personnes engagées dans des associations qui ont des parcours extrêmement différents et qui, (je) pense, chacun à leur manière et dans leur secteur, donnent une belle image de la France. »

Vers une « internationale progressiste » ?

Lors de son intervention, Gabriel Attal a parlé plus d’une heure sans notes, parfois de façons lyriques, mais le plus souvent stratégiques. À ses côtés, Charles Rodwell – Franco-Britannique et député des Yvelines – ainsi que Vincent Caure, député des Français d’Europe du Nord. « Être libre, ce n’est pas choisir la couleur de son passeport. C’est choisir le visage de son destin », a notamment déclaré l’ancien ministre de l’Éducation nationale.

« Ce n’est pas ma destinée qui comptait, mais celle du pays. »

Du Brexit à la guerre en Ukraine, en passant par les enjeux de l’intelligence artificielle et les défaillances industrielles, Gabriel Attal a présenté une vision d’une Europe plus forte et plus indépendante face aux défis actuels.

Gabriel Attal lors d'une rencontre avec les Français de Londres ce 18 juin 2025
Gabriel Attal lors d'une rencontre avec les Français de Londres ce 18 juin 2025

Il a notamment appelé à former une « internationale progressiste » pour faire face à la montée d’une « internationale réactionnaire » qui s’étend « des États-Unis à l’Est de l’Europe. »

L’après-Matignon, sans amertume

Bien évidemment, après son intervention, le débat organisé avec la salle n’a pas éludé les questions de son départ de Matignon et son éventuelle candidature à l’élection présidentielle prévue en 2027. Sans se déclarer encore ouvertement pour l’avenir, le secrétaire général de Renaissance ne se défile pas. Il parle alors avec gravité de la dissolution de l’Assemblée nationale, de sa démission de son poste de Premier Ministre proposée – et refusée –, et il se souvient de cette journée du 9 juin 2024, quand tout a basculé. Il le dit aujourd’hui : « Ce n’est pas ma destinée qui comptait, mais celle du pays. »

Gabriel Attal lors d'une rencontre avec les Français de Londres ce 18 juin 2025
Gabriel Attal lors d'une rencontre avec les Français de Londres ce 18 juin 2025

Il se dit également lucide sur les échecs, notamment sur la sécurité, mais aussi il est fier d’un bilan économique jugé solide, surtout sur le chômage. À 35 ans, il incarne déjà une décennie politique. Et peut-être aussi la suivante. La question sur ses ambitions personne et sa candidature à l‘Élysée est posée, mais la réponse est réservée pour plus tard. Pour le moment il souhaite « bâtir un projet qui permettra à (notre) pays d’aller de l’avant et d’embrasser toutes les transformations et les révolutions nécessaires pour rester une grande puissance ».

De l’appel du 18 juin 1940 à celui à de 2027 ?

Outre cette perspective électorale les personnes présentes l’ont aussi interrogé sur la laïcité, l’énergie, la place de la France dans le monde. Il écoute, répond. Jamais sur la défensive, mais jamais entièrement dévoilé. Venu célébrer le 85eme anniversaire de l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle et la mémoire de cet acte, est-ce que ce rappel de l’histoire trace déjà l’avenir de Gabriel Attal ? À Londres, l’expatriation n’a rien d’un oubli : c’est une mémoire en mouvement, une fidélité polyglotte.

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