Une erreur de traduction en français a entraîné de vives réactions sur l’état des relations entre la France et l’Allemagne. Les deux chefs d’Etat s’opposent notamment sur la tête de la future Commission européenne.
C’est une banale interview, simplement plus franche qu’à l’ordinaire. Dans un entretien au Suddeutsche Zeitung, la chancelière allemande a évoqué mercredi 15 mai la relation franco-allemande, un sujet assez délicat ces derniers temps.
Une phrase a notamment jeté de l’huile sur le feu. « Gewiss, wir ringen miteinander. Es gibt Mentalitätsunterschiede zwischen uns sowie Unterschiede im Rollenverständnis », qui a été traduite en français dans une dépêche AFP par « nous avons des confrontations » ou « relation conflictuelle ».
Ce à quoi Macron a rapidement répondu qu’il assumait la « confrontation féconde » pour bâtir un compromis.
La présidente de la commission des affaires étrangères, Sabine Thillaye, elle-même franco-allemande, a alerté sur le problème de traduction en proposant cette interprétation, plus sereine: « nous débattons de manière intensive. Il y a des différences de mentalités entre le Président Macron et moi, oui, ainsi que des différences quant à l’interprétation de nos rôles respectifs. ».
« Ouverture à l’interculturalité, prise en compte des différents modes d’organisation politique, développement d’outils communs respectueux de nos cultures respectives : c’est l’objet de la chambre franco-allemande » a indiqué l’élue binationale, visant à temporiser l’état de la relation entre la France et l’Allemagne.
La chancelière allemande a aussi indiqué qu’elle était sceptique quant au mécanisme des Spitzenkandidaten, lâchant Manfred Weber, qui serait pourtant à l’origine de la joute entre les deux chefs d’Etat.
Selon un diplomate européen, cité par l’AFP, Angela Merkel aurait particulièrement mal pris une remarque d’Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à Sibiu la semaine dernière. Il avait alors indiqué qu’il ne fallait pas se mettre d’accord sur le plus mauvais candidat. Sans le cité, Weber était clairement visé. Une position très partagée dans la bulle bruxelloise, mais qui irrite au PPE et en Allemagne.
La position de Macron est toutefois en train d’être prise en compte, mais l’Allemagne s’apprête à opposer son un veto à Michel Barnier comme la France en oppose un à Manfred Weber. Une situation qui pourrait bénéficier à Margrethe Vestager, qui a potentiellement les faveurs des deux pays.
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