Frédéric Petit : quelle diplomatie française dans des pays en guerre ?

Frédéric Petit : quelle diplomatie française dans des pays en guerre ?

Écouter l'interview de Frédéric Petit

Député pour les Français d’Allemagne, d’Europe centrale et des Balkans, Frédéric Petit est notre invité. À l’Assemblée nationale, le parlementaire Modem est rapporteur pour avis du budget lié à la « Diplomatie culturelle et d’influence », le Programme 185. Dans ce cadre, il est actuellement en déplacement en Israël et dans les territoires palestiniens. Depuis Tel Aviv, il nous partage ses pistes pour renforcer la présence de la France dans des zones de guerre et de tensions. 

Diplomatie culturelle française et pays en guerre

Depuis sept ans, Frédéric Petit travaille sur le financement de la diplomatie culturelle et d’influence française. Cette année, le député a choisi d’axer sa réflexion sur les pays qui connaissent des situations de conflits armés.

Frederic Petit à lUniversité Al Najah à Naplouse
Frederic Petit à l'Université Al Najah à Naplouse

C’est donc dans ce cadre que ce déplacement, notamment à Tel Aviv, Nazareth, Jérusalem, Naplouse et Bethleem s’organise. Quel est le but de ces rencontres ?

« Je suis venu chercher un élément de réponse à la question : que fait-on de la diplomatie culturelle française quand c’est la guerre ? »

En rencontrant divers interlocuteurs, que ce soit au sein de l’Alliance Française à Bethléem, à l’Ambassade de France en Israël, ou bien encore au Lycée Français de Jérusalem, ou à l’Université Al Najah à Naplouse, … Lesfrancais.press demande au parlementaire ce qu’il a découvert sur place qu’il n’avait pas imaginé auparavant ?

« On a l’impression qu’il n’y plus de droit international qui compte »

En écoutant ce podcast, vous entendrez ce que partage comme ressenti notre invité alors même qu’il se trouve en Israël au moment de cette interview. « Pour arrêter de faire la guerre, il faut d’abord que les sociétés le veuillent » indique-t-il notamment. Ajoutant cependant « j’ai quand même vu des gens qui se parlaient ». Des exemples sont, en outre, donnés au cours de cet échange. Et ce qui s’est passé le 7 octobre 2023 a toujours un impact.

Quel ingrédient manque-t-il au menu de la diplomatie culturelle française ?

Au-delà des aspects budgétaires du programme 185, l’influence ne peut se résumer uniquement à des chiffres. Ainsi qu’est-ce qu’il faudrait également ajouter pour que la « Diplomatie culturelle et d’influence » soit plus efficace ? Quel ingrédient manque-t-il ?

« Sortir de l’idée que c’est une diplomatie du dessert »

Au cours de cette interview, Frédéric Petit informe ne pas approuver les termes de « culturel » ou d’« influence ». Il met davantage en avant ceux de « diplomatie de la société civile ». Pour lui, « ce sont les sociétés qui doivent se parler ». Et il nous explique pourquoi, à travers des exemples, comme celui des jumelages.

Instabilité politique en France et impact sur sa diplomatie culturelle

Cette démarche peut d’ailleurs permettre de passer outre les événements politiques que traverse la France. Pour autant, ceux-ci sont-ils abordés au cours de ces rencontres ?

Frederic Petit au Lycee Français de Jerusalem
Frederic Petit au Lycee Français de Jerusalem

En d’autres mots, l’instabilité que connaît notre pays actuellement nuit-elle à la « diplomatie culturelle et d’influence » ou plus exactement pour notre invité à la « diplomatie de la société civile » ? Frédéric Petit nous répond que « non ».

« La permanence de la France c’est l’ambassadeur (…) Il n’y a des feuilles de routes qui vont à plus long terme que les petites bisbilles de constitution du gouvernement en France »

Avant ces rencontres organisées en Israël et dans les territoires palestiniens, Frédéric Petit s’est également déplacé en Ukraine à la fin du mois d’août. Il s’est ainsi rendu dans les villes de Lviv, Kyiv et Tchernihiv. Sur la base de ces échanges, et des prochaines auditions de divers services en France qui auront lieu la semaine prochaine à l’Assemblée nationale, il va donc rédiger un rapport.

Quel futur pour la diplomatie culturelle et d’influence ?

La mobilité sera, en outre, intégrée dans les propositions qui seront rédigées. Même si celle-ci est importante, Frédéric Petit souhaite avant tout que la diplomatie « culturelle et d’influence » puisse se faire en fonction des demandes et des réalités du terrain.

Pour notre invité, il faut arrêter de donner à tout le monde pareil, que l’on soit en Espagne ou à Gaza. Pour être plus efficace, il faudrait plutôt : 

« avoir une plus grande relation entre les postes diplomatiques et les opérateurs »

Les partages d’expérience de terrain, celles de personnes qui développent des actions dans différents pays sont également des axes importants dans l’évolution de la diplomatie et du Programme 185. En conclusion, Frédéric Petit se dit d’ailleurs persuadé que « le citoyen du 21eme siècle sera un citoyen mobile et engagé ».  

Pour mieux comprendre la diplomatie culturelle et d’influence française, et la faire évoluer dans des pays en guerre, écoutez l’interview de Frédéric Petit depuis Tel Aviv, un podcast Lesfrancais.press. 

Auteur/Autrice

  • Jérémy Michel

    Jérémy Michel a travaillé de nombreuses années pour des élus et a coordonné les affaires publiques européennes d'une grande entreprise française. Installé à Bruxelles depuis 2000, il est actuellement coach et consultant.

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