A l’occasion de la journée de la francophonie, organisée par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), ce 20 mars, nous avons décidé de faire un point sur le dynamisme de la francophonie en 2023. L’occasion pour nous, Français de l’étranger, de mieux connaitre ceux qui font vivre notre langue à travers le monde.
La 5e langue la plus parlée au monde
Avec 321 millions de locuteurs, la langue française demeure la 5e langue la plus parlée au monde. En tant que langue étrangère, le français est la 2e langue la plus apprise dans le monde par plus de 50 millions d’individus.
La langue française est langue de scolarisation dans les systèmes éducatifs de 36 États et gouvernements dans le monde (dont 24 se trouvent dans les zones Afrique-océan Indien et Proche-Orient), seule ou aux côtés d’autres langues ; 80 % des élèves scolarisés en français étant concentrés sur le continent africain, où le français occupe généralement la fonction de langue d’enseignement, mais aussi de communication entre les populations (qui ont pour langue première une ou plusieurs autres langues, parfois transnationales, sur des territoires qui se caractérisent par une grande diversité linguistique et culturelle)
La valorisation des atouts des formations de français à usage professionnel permet de dépasser l’image traditionnelle d’une langue académique ou élitiste vers une fonction favorable à l’employabilité, aux mobilités professionnelles et étudiantes.
700 millions de locuteurs en 2050
D’ici 2050, la population de ce continent va doubler, de 1,3 à 2,4 milliards de personnes. Annuellement, ses villes devront absorber 30 millions de nouveaux habitants ; ses écoles, 40 millions de nouveaux élèves ; et le marché du travail, 20 millions de nouveaux travailleurs. Un chantier colossal ! Heureusement, les ressources du continent, son marché en croissance et ses 650 millions d’utilisateurs d’Internet suscitent un vrai intérêt.
En Afrique comme ailleurs, plus qu’ailleurs, l’apprentissage de la langue française est intimement lié à la fréquentation scolaire. Un programme d’appui à la scolarisation universelle faisant appel aux technologies les plus avancées, et financé à un haut niveau, doit être urgemment mis en place. L’excellent Institut de la Francophonie pour l’éducation de Dakar pourrait en assurer la mise en oeuvre. Oubliez les 700 millions de locuteurs de la langue française en 2050 si la scolarisation des enfants africains ne porte pas, entre autres signatures, celle de la Francophonie. Oubliez-les, aussi, si la question de la circulation dans l’espace francophone ne trouve pas une réponse convaincante.
À défaut de cette refondation, la Francophonie ira en déclinant, comme un projet d’un autre temps. Les possibilités que la langue française soit l’une des grandes langues internationales, dans ce siècle, seront progressivement épuisées mais un autre avenir est possible.
Dynamiser la francophonie ?
Faut-il créer un institut francophone du développement économique pouvant comprendre l’investissement, l’énergie, le commerce équitable et le développement durable, dont l’Afrique a un urgent besoin, et ainsi s’obliger à préciser les domaines et les objectifs chiffrés de cette entreprise ?
Faut-il reconfigurer ou abandonner la coopération politique de la Francophonie ? Présentement, elle ne dispose pas des ressources humaines et financières, des services de renseignement et d’une capacité d’intervention susceptibles d’infléchir les dérèglements dévastant plusieurs des États partie de l’OIF.
Faut-il changer le logiciel dans les domaines de la culture et de l’éducation, hausser l’action dans ces domaines constitutifs en y déployant de grandes initiatives, les plus exigeantes de l’histoire de la Francophonie ?
De nombreux chantiers auxquels devront répondre la France mais aussi les autres pays. Car en 2050, les Français ne représenteront plus que 10% des locuteurs de la langue de Molière. En Francophonie, comme en économie, le temps de la Francafrique est fini, place aux partenariats.
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