Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire, que nous avions interviewé au début de la crise, a fustigé vendredi (2 avril) la lenteur de certains pays, Allemagne en tête, pour ratifier le fonds de relance européen de 750 milliards d’euros, une étape indispensable aux décaissements des sommes dans l’ensemble de l’Union européenne.
Les fonds sont ne sont toujours pas versés
« Je constate que la cavalerie américaine arrive à temps, que l’argent il est là, il est aux Etats-Unis », a déclaré le ministre sur CNews en faisant allusion à la série télévisée Rintintin dans laquelle « la cavalerie arrive toujours à temps ».
« J’aimerais que la cavalerie européenne arrive aussi à temps », a-t-il ajouté, faisant part de sa « préoccupation » devant le fait que « la mesure sur les ressources propres, celle qui permet de décaisser l’argent européen, n’a toujours pas été ratifiée par les 27 Etats membres de l’Union européenne ».
Bruno Le Maire a dénoncé « des Etats comme l’Allemagne qui mettent des délais supplémentaires, puisque la Cour constitutionnelle allemande a été saisie pour savoir si oui ou non il fallait décaisser cet argent ».
« Moi j’ai promis aux Français que l’argent européen arriverait au début de l’été, début juillet. J’aime bien pouvoir tenir mes promesses et j’aimerais que l’Europe comprenne que nous ne pouvons pas attendre pour disposer de cet argent, qu’il faut accélérer les procédures et que l’Histoire ne repasse pas les plats »
Bruno Le Maire
Un risque sur la croissance
« La croissance c’est maintenant, la relance c’est maintenant, en 2022 ou 2023, ce sera trop tard, les Chinois et les Américains nous seront passés déjà devant », a résumé le ministre français.
Vendredi dernier, la Cour constitutionnelle allemande a suspendu le processus de ratification du fonds de relance en raison d’un recours contre ce mécanisme basé sur une dette commune. Tout est suspendu à ce recours en référé.
Après la Commission européenne lundi, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Clément Beaune a exprimé mercredi son optimisme sur la possibilité de mettre en œuvre le plan de relance « dès l’été », peut-être dès le mois de mai.
Âprement négocié l’été dernier par les Vingt-Sept, le fonds de relance est destiné à faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Jusqu’ici, 16 pays l’ont ratifié, dont la France, l’Italie ou encore l’Espagne.
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