Fin du traitement de Vincent Lambert : Un point sur l'euthanasie dans le monde

Ce lundi, l’arrêt des soins a commencé pour Vincent Lambert, patient tétraplégique en état de conscience minimale depuis 2008, . Déboutés à deux reprises, , et ont annoncé qu’ils saisiraient à nouveau la justice. À droite, l’affaire, qui pose des questions liées à la fin de vie et à la dépendance, fait réagir.

Sur le plateau du Grand Jury, ce dimanche, François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains pour les élections européennes, a interpellé Emmanuel Macron: «Je crois qu’Emmanuel Macron devrait intervenir, je crois qu’il devrait donner son sentiment sur cette question fondamentale», a-t-il déclaré, estimant que «derrière Vincent Lambert, c’est la question de notre rapport à l’extrême dépendance qui se joue». «Ce qui se joue aujourd’hui, c’est ce débat sur la dépendance», a renchéri François-Xavier Bellamy, sur France Inter, ce lundi. «Nous vivons dans un monde du culte de la performance, où être humain c’est être habile, agile, rapide. Et nous avons ici le cœur d’une figure de l’humanité qui nous regarde en nous disant qu’elle est absolument dépendante. Et nous avons parfois la tentation de considérer que la vie absolument dépendante est une vie qui n’est plus digne d’être vécue. Il n’y a pas de vie indigne d’être vécue».

Seul 3 pays ont légalisés l’euthanasie active. Les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Elle est légale dans le cas ou la situation du malade n’a plus d’issue pour s’en sortir. Cette pratique est interdite au mineur.

À gauche, les réactions sont moins nombreuses, mais certaines personnalités se sont tout de même positionnées en faveur de l’arrêt des soins. C’est le cas, notamment, de Manon Aubry, tête de liste de la France Insoumise pour les élections européennes. «D’un point de vue juridique, il y a eu différentes décisions, de la part du Conseil d’État, de la Cour européenne des droits de l’homme, qui disent la même chose: il ne faut pas d’acharnement thérapeutique», a-t-elle déclaré dimanche sur le plateau du «Grand Jury» RTL/Le Figaro/LCI. Sur CNews, ce lundi, la tête de liste PS-Place Publique Raphaël Glucksmann s’est lui aussi aligné sur cette position, affirmant: «Il faut faire confiance aux médecins, à la justice de notre pays et aux institutions européennes». «Si le corps médical est unanime et que la justice décide que le corps médical a raison, il faut suivre la justice. Il y a une forme de contrat de confiance avec les institutions, notre époque est dans une remise en cause permanente des institutions, je trouve cela dangereux, je préfère les suivre», a-t-il estimé.

Notre pays reste donc très partagé sur le sujet des arrêts des soins médicaux et plus généralement sur l’euthanasie.

Pour rappel, la loi Leonetti fixe les droits des patients en fin de vie sur le territoire français. L’euthanasie active y est proscrite, mais « l’obstination déraisonnable » du corps médical et « la prolongation artificielle de la vie » le sont également… Plutôt que l’acharnement thérapeutique, la loi autorise le médecin, comme dans le cas de Vincent Lambert, à réduire ou arrêter le traitement d’un patient en fin de vie, même si cela doit entraîner sa mort à plus ou moins court terme : l’euthanasie passive est donc tolérée en France. Des soins palliatifs, visant essentiellement à soulager les douleurs et à améliorer le confort du patient, peuvent être mis en place jusqu’au décès.

Dans le reste du monde des positions plus tranchées ont été prises.

Les Pays-Bas

: Se sont les premiers en Europe à avoir légaliser cette pratique avec la loi de 2001.

La Belgique : elle a autorisé l’euthanasie avec la loi de 2002.

Le Luxembourg : L’euthanasie et l’assistance au suicide y sont légaux depuis le mars 2009.

La Suisse : interdit l’euthanasie active mais tolère le suicide assisté ainsi que l’euthanasie passive. C’est d’ailleurs cette forme d’euthanasie  qui est le plus rependue en Suisse.

La France : fait partit des pays qui a adopté la loi pour règlementer la fin de vie. En France, l’euthanasie active est interdite mais le code pénal différencie l’euthanasie active à l’euthanasie passive. La loi Leonetti votée en  2005 a instauré un droit au «laisser mourir». Ainsi cette législation sur la fin de vie autorise l’euthanasie passive.

En Allemagne : l’euthanasie passive n’est pas interdite à condition que le patient ait donné son consentement. Ainsi cela sera considéré comme étant un suicide. Elle a été largement pratiquée sous le régime nazi avec l’euthanasie de plus de 150 000 patients allemands

En Italie : l’euthanasie est interdite mais la constitution reconnait le droit d’arrêter les soins, cas similaire pour la Grande-Bretagne.

En Espagne : l’euthanasie est interdite mais en 1995 il y a eu une dépénalisation du suicide assisté et de l’euthanasie passive. Toutefois, la volonté des patients doit être inscrite sur le dossier médical ainsi que sur un ficher national pour pouvoir pratiquer l’euthanasie.

Portugal : les 2 formes d’euthanasies sont condamnées.

En Norvège : l’euthanasie passive est autorisée et peut être demandée par le patient lui-même en fin de vie ou par un proche si le patient est inconscient.

la Grèce, la Pologne et l’Irlande : Se sont trois pays d’Europe où l’euthanasie sous toutes ces formes est formellement interdite. Toutes personnes ne respectant pas la loi seraient  passibles d’une peine d’emprisonnement plus ou moins longue.

Etats-Unis : depuis 1990 l’euthanasie passive est reconnue. Cela dépend aussi de chaque état puisque l’Oregon tolère le suicide assisté mais l’euthanasie active reste tout de même interdite.

Canada : l’euthanasie active ainsi que l’euthanasie passive sont légalement interdites. Cependant, comme au Etats-Unis, certaines provinces tolèrent plus ou moins l’euthanasie passive.

Chine : En 1998 le gouvernement a autorisé les hôpitaux à pratiquer l’euthanasie pour des patients en stade terminal d’une maladie incurable.

Australie : l’euthanasie active et l’aide au suicide sont illégales mais elles font l’objet d’un vif débat.

Colombie : la cour constitutionnel a admis la pratique de l’euthanasie en 1997 pour tous malades en phase terminal ayant fait la demande expressément.

Mexique : l’euthanasie passive a été autorisée en 2008 mais l’euthanasie active reste illégale.

 

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