La menace planait depuis plusieurs semaines sur l’Australie et Facebook vient de passer à l’action. Depuis ce jeudi 18 février, pour protester contre la nouvelle loi concernant la presse, Facebook bloque les partages d’articles de presse en Australie. Une décision inédite qui vient paralyser la diffusion de l’information. Le gouvernement australien ne compte pas lâcher prise et les négociations ne font que commencer. Explications.
Les médias ne sont plus visibles sur Facebook
Alors que Facebook est habituellement critiqué pour ses dérives, ce matin, c’est la douche froide au réveil pour les médias australiens. « This post can’t be shared », voilà ce que les internautes voient comme message lorsqu’ils souhaitent partager la publication d’un média.
Facebook a décidé de mettre en exécution ses menaces envers le gouvernement. Ainsi, les médias australiens ne peuvent plus partager de contenus depuis leur page Facebook officielle. Quant aux internautes, ils ne verront plus d’articles de presse dans leur feed. Une situation totalement inédite qui fait beaucoup réagir sur le plan international comme les expatriés.
« C’est chiant ! Mais je suis de tout cœur avec le gouvernement australien».
Adrien, expatrié en Australie
Mais ce n’est pas tout, certaines pages ont également été bloquées dans la vague de black-out de Facebook. Ainsi, les services de santé, les pompiers et les secours et les services météorologiques sont également concernés. En revanche, de nombreux sites de fausses informations et de conspiration semblent toujours libres de publier. Facebook assure qu’il va rétablir rapidement les pages bloquées par inadvertance, cependant, l’impact est réel.
Un projet de loi qui ne plaît pas à Facebook
À l’origine de ce blocage, il y a le projet de loi du gouvernement australien pour une meilleure rémunération de la presse et des médias locaux. En effet, d’après les autorités australiennes de la concurrence, Facebook capte 28% des dépenses publicitaires dans le pays (et Google 53%), ce qui laisse une faible part aux autres acteurs du marché. Pour réguler tout cela, le gouvernement australien souhaite que les deux entreprises payent équitablement les médias pour leur contenu, afin de compenser ce manque à gagner et « égaliser les règles du jeu ». Alors que Google a accepté un premier accord, Facebook a choisi de riposter.
Ainsi, avec cette décision, Facebook proteste contre cette loi en cours de discussion. L’enjeu est de taille pour Facebook, car la proposition de loi australienne, si elle est maintenue et acceptée, pourrait donner des idées à d’autres pays. Afin d’éviter cela, Facebook a donc choisi la réponse forte en ne se laissant pas abattre face à la décision du gouvernement australien. Les prochaines semaines seront donc décisives dans la place qu’occupe Facebook par rapport aux médias.
Cette décision inédite est une première mondiale et les répercussions peuvent être importantes. C’est la première fois qu’un gouvernement s’attaque à Facebook et le gouvernement ne semble pas prêt à faire marche arrière. En attendant, la riposte gronde en Australie du côté des médias et des Australiens et tous soutiennent le gouvernement dans sa décision.
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