Écouter le podcast de Joseph Abikhalil
Nous sommes nombreux à nous souvenir du 4 août 2020. C’est en effet ce jour-là où deux incroyables explosions ont ravagé le port de Beyrouth. Cette catastrophe a notamment fait plus de 250 morts, et occasionnée de nombreux blessés. Parmi eux, 50 Français. Notre invité, Joseph Abikhalil, a vécu directement cette tragédie. Depuis, il réclame, avec d’autres de nos compatriotes, la reconnaissance de son statut de victimes. Or du côté des autorités françaises, le dossier semble rester bloqué. Pourquoi ? C’est la question qu’il pose sur nos antennes, tout en nous disant se sentir « abandonné » par notre pays.
Une plainte contre X qui n’avance pas
Notre invité était donc présent à Beyrouth ce 4 août 2020. Il a vécu l’une des plus graves explosions non nucléaires de l’histoire. Plus de quatre ans après, Joseph Abikhalil, nous le confie : « on ne s’en sort pas facilement ». Il évoque d’ailleurs la thérapie qu’il a suivie.
Aujourd’hui c’est pour lui et les autres Français touchés par ce drame qu’il souhaite prendre la parole. Un collectif informel a ainsi été créé. C’est, entre autres, sur les recommandations de la gendarmerie scientifique française, présente au Liban juste après les événements, que notre interlocuteur a déposé une plainte contre X auprès du Parquet de Paris. Mais quatre ans après cette démarche,
« Le dossier de plainte n’avance pas, et nous n’avons pas d’interlocuteur privilégié à Paris. »
Joseph Abikhalil, au nom du collectif informel des victimes françaises du 4 août
Or, indique notre invité, selon les informations qu’il a pu glaner, il faudrait qu’une qualification juridique puisse exister pour permettre une reconnaissance du statut de victimes. Sans cela, aucune démarche des autorités françaises ne pourrait être envisageable pour soutenir nos compatriotes ayant vécu cette tragédie au Liban. Mais, constate Joseph Abikhalil, lors d’autres drames, dont celui de l’attaque contre Charlie hebdo en 2015, l’aide est arrivée avant la qualification juridique !
Le manque de soutien de la France à nos ressortissants victimes du 4 août 2020
Après la catastrophe, y a-t-il eu des démarches concrètes entreprises auprès de la représentation française au Liban ou par celle-ci ? Sans détour, Joseph Abikhalil déclare « nous sommes abandonnés depuis le 1er jour. ». C’est par le biais d’une association, la PAV 75 (Paris Aides aux victimes) que notre interlocuteur a pu obtenir des conseils. Mais celle-ci ne peut intervenir directement en dehors du territoire français.
Toutefois le nouvel ambassadeur de France au Liban a reçu dernièrement Joseph Abikhalil. Et un contact a été pris avec la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes (DIAV), Alexandra Louis. Pour autant, la question que pose notre invité est la suivante :
« Quand la France est venue en aide aux Libanais après l’explosion du 4 août 2020, pourquoi n’a-t-elle pas pensé aussi à soutenir les 50 victimes françaises ? »
Joseph Abikhalil, au nom du collectif informel des victimes françaises du 4 août
Mais aujourd’hui, le porte-parole du collectif informel des victimes françaises de l’explosion du port de Beyrouth, souhaite avant tout savoir comment obtenir une aide avant une qualification juridique, comme cela a été possible après d’autres événements tragiques ?
Victimes françaises de l’explosion du 4 août : un appel aux élus nationaux
À ce jour, « nous n’existons pas » pour la France nous dit Joseph Abikhalil. « Il y a eu une négligence de la part des responsables politiques nationaux de ne pas avoir vérifié si parmi les victimes il y avait des Français. » indique-t-il. Aussi, le porte-parole du collectif « lance un appel » pour que les élus nationaux puissent venir les aider et soutenir leurs démarches. Il note également que la plateforme « France Victimes » devrait aussi permettre un accès faciliter aux Français de l’étranger, or aujourd’hui, cela reste compliqué.
Écoutez l’intégralité du témoignage de Joseph Abikhalil, au nom du collectif informel des victimes Françaises du 4 août. Il revient, entre autres, sur l’explosion du port de Beyrouth et pose les questions sur l’absence d’aide à laquelle nos compatriotes blessés lors de cet événement tragique, restent encore confrontés. Un appel aux élus nationaux est également lancé.
Auteur/Autrice
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Jérémy Michel a travaillé de nombreuses années pour des élus et a coordonné les affaires publiques européennes d'une grande entreprise française. Installé à Bruxelles depuis 2000, il est actuellement coach et consultant.
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