Dans votre média des Français de l’étranger, on parle rarement des expatriés d’autres nationalités qui résident dans l’hexagone. A l’occasion du décès d’Elizabeth II, en miroir aux réactions des Français du Royaume-Uni, on va à la rencontre des Britanniques en France.
Des Britanniques aux 4 coins de la France
Dans le Sud-Ouest
On commence par la Dordogne qui est le plus anglais des départements français avec de nombreux résidents britanniques. Depuis jeudi 8 septembre et l’annonce du décès de la reine, l’émotion est palpable. À Abjat-sur-Bandiat, un habitant sur cinq était un sujet de Sa Majesté.
Aux fenêtres des maisons à Abjat-sur-Bandiat (Dordogne), il y a des bougies en mémoire d’Elizabeth II. Même s’ils ont quitté leur pays depuis longtemps, les habitants britanniques témoignent de leur tristesse. « Quand on a appris la nouvelle, ça a été un très grand choc », témoigne un jeune couple qui emmène ses enfants à l’école. Le pub du village est, lui, désert alors qu’à l’accoutumée, des dames anglaises s’y donnent rendez-vous en fin de matinée. La peine est partagée par les habitants français. « J’aimais beaucoup la reine, car c’était une femme élégante qui représentait tout ce qu’il y avait de meilleur », souligne un client du pub.
Et ailleurs…
À Nice (Alpes-Maritimes), un portrait sur la promenade des Anglais, des drapeaux en berne et une cérémonie empreinte d’émotion pour les Français comme pour les Britanniques. « C’est une femme qui était toujours là pour nous, avec de la dignité et de la tendresse, c’était la mort de tous les Britanniques, alors la vie sans elle, ce sera dur », avoue une Anglaise expatriée dans le sud de la France. À Gorron (Mayenne), où vivent de nombreux habitants d’origine britannique, la disparition de la reine est un choc. « Elle représentait l’Angleterre », estime une commerçante avec une voix tremblotante.
Dans les Côtes-d’Armor, à Gouarec, des Britanniques se retrouvent autour de leur passion pour le dessin, mais très vite, Elizabeth II s’invite dans les discussions. « Elle n’avait pas pris un jour de retraite, elle a juste travaillé pour nous », souligne Sheila Morris. À Rugles (Eure), David Mylchreest, ancien combattant, a rencontré la reine à plusieurs reprises et en garde une image toute particulière. « C’était une femme magnifique et je crois que tout le monde est très triste aujourd’hui », commente-t-il. Dans certaines villes comme à Lille (Nord), un registre de condoléances a été ouvert.
A Paris aussi
Comme un petit bout d’Angleterre, le bar « Le bombardier », à deux pas du Panthéon, troque un match de football diffusé sur toutes les télés pour le visage de la reine disparue… Claire, Londonienne, une bière à la main, essuie ses larmes… « Elle a relevé le pays incroyablement bien, c’était une merveilleuse dame chrétienne qui a des valeurs merveilleuses. Elle a beaucoup travaillé, jusqu’à 96 ans. Mon dieu. En Angleterre, nous l’aimons beaucoup. Alors j’en ai un peu pleuré », confie-t-elle.
Beaucoup ont du mal à réaliser, comme Carla une serveuse. Elle est en France depuis 15 ans, son cœur est toujours là-bas et la nouvelle est difficile à accepter. « Ça fait bizarre pour l’instant, je crois qu’on est encore tous vraiment dans le déni. Tu as l’impression de perdre ta grand-mère, même si tu ne l’as pas vue depuis des années, ça fait toujours un truc », explique-t-elle.
La France solidaire des Britanniques
Après l’annonce de jeudi soir, la Tour Eiffel s’est éteinte, afin de lui rendre hommage. Un geste symbolique qui fut réitéré ce vendredi soir. C’est la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a souhaité ainsi « assurer à l’ambassadrice Menna Rawlings la profonde sympathie et le soutien de Paris au peuple du Royaume-Uni ». De nombreux hommages ont eu lieu à travers le monde, sur les réseaux sociaux ou à travers des monuments emblématiques, comme l’Empire State Building, à New York. Les drapeaux sont également mis en berne, et l’Elysée a fait ajouter sur son perron celui du Royaume-Uni, pour assurer l’Angleterre de son soutien. À Paris, l’ambassade anglaise voit depuis hier soir de nombreuses personnes affluer pour déposer des fleurs ou des bougies, afin de se recueillir.
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