La guerre a provoqué la fermeture des trois établissements scolaires français en Ukraine. La direction de l’AEFE s’est engagée à assurer le suivi précis des personnels et des élèves.
Première nouvelle rassurante, tous les personnels français ont quitté l’Ukraine à l’exception d’un seul enseignant qui ayant été pris dans une zone de guerre était en train de s’éloigner des combats au moment où cet article est écrit. Une évacuation en convoi sécurisé hors de Kiev a été finalement opérée en milieu de semaine pour un grand nombre de personnels. Les premiers départs, réalisés le lundi 28 février, n’avaient concerné que des diplomates et leurs familles, et c’est la réaction de nos compatriotes et des parlementaires français de l’étranger qui a accéléré l’évacuation des autres personnels français en poste à Kiev et la mise sur pied de ce deuxième convoi.
La priorité de l’AEFE : organiser le suivi individualisé des élèves et l’enseignement à distance
L’agence pour l’enseignement français à Paris communique désormais auprès des familles et des représentants du personnel et fait jouer la solidarité dans le réseau.
La gratuité est assurée pour les élèves qui se réinscrivent dans un établissement géré par l’AEFE. De fait, 69 élèves ont déjà trouvé un point de chute dans les établissements français du voisinage, à Varsovie, Budapest ou Bratislava, mais aussi dans des destinations plus lointaines, en Espagne ou à Dubaï.
Il est annoncé que l’Agence appuiera les demandes de scolarisation en cours d’année dans les établissements en France.
Les trois établissements français d’Ukraine comptent un effectif de 682 élèves dont une majorité d’enfants ukrainiens. L’objectif de la direction est de dénombrer avec précision le devenir de ces élèves et de mettre en place à terme un enseignement à distance.
Une journée de « rentrée scolaire » est donc prévue le 9 mars et aura donc clairement vocation à être une revue d’effectifs. Combien d’élèves se présenteront et quels seront les personnels encore présents sur place alors que l’effectif total du corps enseignant et des personnels administratifs et de direction est de 143 personnes ?
Des représentants syndicaux solidaires mais vigilants
Djamel Souiah, le secrétaire général de la section Hors de France du SE-UNSA, réagit à ces annonces :
« On est d’accord à ce stade pour tous ramer dans le même sens. Mais le temps du bilan viendra. Une fois qu’on aura fait le point après cette rentrée. Nous comprenons la nécessité d’une revue d’effectifs mais l’enjeu de la mise en place d’un enseignement à distance n’est clairement pas une priorité immédiate pour nous ».
Il est vrai que de la situation de nombreux personnels rapatriés n’est pas encore totalement stabilisée : certains d’entre eux ont trouvé un point de chute près de Chambéry, bénéficiant de l’aide d’une association de solidarité locale, mais sont hébergés dans des conditions qui restent spartiates. Tous n’ont pas accès à une connection internet ou au matériel informatique permettant la reprise du travail à distance.
Une aide aux familles rapatriées et un suivi de la situation en Russie
L’AEFE annonce à cet égard que les familles qui le souhaiteront pourront bénéficier d’une aide d’urgence qui ira jusqu’à 3000 euros par famille.
L’écho de la guerre en Ukraine étant mondial, du matériel pédagogique est également en passe d’être diffusé dans tous les établissements de l’AEFE pour que les enseignants soient en mesure de présenter la guerre sous l’angle de la solidarité qu’elle génère en Europe. La difficulté est réelle de présenter les enjeux d’un conflit en cours aux élèves qui se posent des questions sans générer trop d’anxiété. Les personnels sont également soumis à une forte pression.
Une psychologue devrait d’ailleurs travailler en renfort auprès des personnels de l’Agence ou du réseau afin d’identifier les souffrances et le stress générés par une situation exceptionnelle par sa nature.
Le nouveau mandat d’Olivier Brochet, directeur de l’AEFE, qui vient d’être renouvelé, débute donc par la gestion d’une crise aux portes de l’Europe. Après la gestion de l’épidémie mondiale de Covid, voilà une nouvelle occasion pour l’agence et ses établissements de démontrer leurs capacités d’adaptation et leur réactivité institutionnelle.
La situation des personnels français en poste en Russie fait d’ailleurs l’objet d’un suivi précis en lien avec le cabinet du ministre Jean-Baptiste Lemoyne. Les intérêts français ne semblent pour l’instant pas visés. Mais la situation est instable au plan militaire et pourrait provoquer à terme une évacuation ou des rapatriements.
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